Une cour d'appel de Californie a ouvert la voie lundi à une plainte en nom collectif contre le distributeur Wal-Mart, accusé de discrimination par plusieurs employées, une décision qui pourrait coûter au géant américain des centaines de millions de dollars.

Par six voix contre cinq, la cour d'appel de San Francisco a confirmé une décision rendue en 2007 en première instance, légitimant «une plainte en nom collectif englobant toutes les femmes employées par Wal-Mart depuis le 26 décembre 1998», selon le texte de la décision.

Les plaignantes affirment «être payées moins que les hommes à des postes comparables, en dépit d'une meilleure notation et d'une plus grande ancienneté». Elles affirment également «recevoir moins de promotions que les hommes» et «devoir attendre plus longtemps» pour les obtenir.

Elles réclament notamment un réajustement rétroactif de leurs paies, pour compenser le manque à gagner dont elles s'estiment victimes.

Pendant les audiences, les avocats de Wal-Mart ont contesté la plainte en nom collectif, considérant notamment que le nombre de femmes concernées par une telle plainte était démesuré.

Mais les magistrats ont jugé que «même si la taille de cette plainte était grande, sa seule taille ne rendait pas le dossier intraitable».

Dans un communiqué, Wal-Mart a assuré «envisager toutes les options, parmi lesquelles saisir la Cour Suprême».

«Nous ne pensons pas que les reproches formulés par les six femmes qui ont porté plainte soient représentatifs des expériences vécues par l'ensemble de nos employées», ajoute le groupe, premier employeur privé au monde et plus grosse entreprise américaine, selon le dernier classement du magazine Fortune.

Wal-Mart, connu pour sa politique antisyndicale, est souvent traîné devant les tribunaux par ses employés, qui se plaignent notamment de leurs salaires et de leurs horaires de travail.

Ces dernières années, plusieurs dizaines de plaintes ont fait l'objet d'accords à l'amiable, qui ont coûté au groupes plusieurs centaines de millions de dollars.