Près d'un Américain sur trois considère l'État comme une «menace majeure» pour sa liberté et près de quatre sur cinq pensent que le gouvernement de Washington ne leur sera d'aucune aide pour régler leurs problèmes, indique un sondage diffusé lundi aux États-Unis.

Parmi les 2500 personnes interrogées par l'institut d'études Pew Research Center, 30% considèrent le gouvernement comme une «menace majeure», contre 18% lors d'un sondage comparable effectué en 2003.

Seulement 19% des sondés sont «globalement satisfaits» du gouvernement alors que 56% se disent «frustrés» et que 21% affirment être «en colère» contre leur gouvernement. Ce dernier ratio a doublé en dix ans.

En 1958, la première fois que le Pew Center a cherché à estimer le niveau de «confiance» des citoyens dans leur gouvernement, 73% des Américains affirmaient avoir confiance.

Le taux le plus bas remonte à mi-1994, sous le président démocrate Bill Clinton, avec 17% de confiants.

«Le désir pour moins d'État est particulièrement évident depuis l'arrivée de Barack Obama», a commenté dans un communiqué Andre Kohut, président de l'institut de sondages.

Historiquement, l'opinion publique américaine voit l'État fédéral d'un mauvais oeil. La récession économique, la mauvaise image que les Américains ont du Congrès et un électorat ultra-divisé, notamment après le passage de la réforme de l'assurance santé, «réunissent toutes les conditions nécessaires à une tempête» dont le gouvernement fait les frais, note M. Kohut.

Quelque 65% des Américains ont ainsi une opinion défavorable du Congrès, un record depuis 25 ans.

«L'hostilité de l'opinion publique à l'égard du gouvernement va favoriser les républicains au cours des élections de novembre», affirme l'enquête.

La moitié des républicains (59%) disent se reconnaître dans leur parti tandis qu'un bon quart d'entre eux (28%) trouvent que le mouvement plus conservateur des Tea Party représente mieux leurs vues.

Si 58% des Américains estiment que leur gouvernement est allé trop loin dans la régulation de l'économie, ils sont malgré tout 61% à réclamer des mesures plus sévères contre le secteur bancaire, comme le président Obama s'y est engagé en promettant une réforme financière musclée.