Scott Roeder, qui avait été reconnu coupable du meurtre en mai 2009 d'un médecin pratiquant des avortements tardifs, a été condamné jeudi à la prison à vie assortie d'une période de sûreté de 50 ans par un tribunal de Wichita (Kansas, centre).

Le juge Warren Wilbert l'a par ailleurs également condamné à deux années de prison pour avoir menacé deux personnes travaillant dans l'église où le meurtre s'était produit et qui avaient tenté d'empêcher sa fuite.

Scott Roeder avait abattu le 31 mai 2009 le Dr George Tiller, 67 ans et père de quatre enfants, d'une balle dans la tête dans une église de Wichita. Il a expliqué que ce meurtre était destiné, selon lui, à «sauver la vie de foetus».

Le Dr Tiller était un des rares médecins aux Etats-Unis qui pratiquaient des interruptions volontaires de grossesse (IVG) tardives, c'est-à-dire après 22 semaines. Des militants anti-avortement le surnommaient «Tiller, the baby killer» («Tiller, le tueur de bébés»).

Son assassinat avait fait les gros titres des médias dans un pays très divisé sur la question du droit à l'avortement. Il avait également provoqué la fermeture de la clinique où il pratiquait.

Scott Roeder, qui appartient à la mouvance des chrétiens «born again» (nés une deuxième fois) risquait un minimum de 25 ans de prison après avoir été reconnu coupable d'assassinat.

Son avocat, Mark Rudy, avait plaidé pour qu'il ne se voie pas condamné à une peine de sûreté de 50 ans, soulignant que cette affaire ne devait pas être le procès de l'avortement.

La représentante du ministère public, Nola Foulston, avait insisté de son côté sur le fait que l'acte commis par Roeder était éminemment politique et signifiait: «je peux tuer quelqu'un parce que je pense que c'est ce qu'il faut faire».

Elle avait demandé au juge de prendre en considération l'impact régional et national de cet acte et demandé que lui soit infligée la période la plus longue possible sans possibilité de libération conditionnelle, soit 50 ans.

Quant à Lee Thomson, un avocat de la famille du Dr Tiller, il a estimé que Roeder avait «commis un acte de terrorisme», «un meurtre odieux, atroce, cruel, planifié et conçu depuis des années et des années, et exécuté dans le seul but de tuer quelqu'un avec qui il n'était pas d'accord».

Scott Roeder n'était pas passible de la peine de mort en vertu de la loi du Kansas.