L'imam radical yéménite Anwar al-Aulaqi a appelé dans un message audio les musulmans américains à se rebeller contre leur gouvernement, qui «mène la guerre à l'islam et aux musulmans».

«Aux musulmans aux États-Unis, voici ce que j'ai à dire: comment pouvez-vous être loyaux à l'égard d'un gouvernement qui mène la guerre contre l'islam et les musulmans?», affirme l'imam dans le message dont des extraits ont été diffusés jeudi par le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE et par la chaîne CNN.

«Comment votre conscience peut-elle vous permettre de coexister pacifiquement avec une nation qui est responsable de la tyrannie et des crimes commis contre vos frères et soeurs?», s'est encore demandé al-Aulaqi, qui détient également la nationalité américaine.

«Je suis né au États-Unis, j'y ai vécu pendant 21 ans (...) mais avec l'invasion américaine de l'Irak et les agressions américaines continues contre les musulmans, je ne pouvais pas concilier le fait d'être un musulman et de vivre aux États-Unis», a expliqué l'imam, qui serait réfugié dans la province de Chabwa, dans l'est du Yémen.

«Je suis parvenu à la conclusion que le jihad contre l'Amérique est un devoir pour moi, comme pour tout musulman qui peut le faire», a-t-il poursuivi.

Il a rendu hommage au Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, auteur de l'attentat manqué contre un avion américain le jour de Noël, revendiqué par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Al-Aulaqi a par ailleurs accusé l'administration Obama d'avoir «promis la transparence mais ne pas avoir été fidèle à ses promesses».

«Quel est l'intérêt pour le peuple américain de souffrir afin de soutenir Israël et de soutenir la famille des Al Saoud (famille régnante en Arabie saoudite) et les monarques du Golfe?», s'est-t-il demandé.

L'imam, soupçonné d'être lié à l'Aqpa, a acquis une certaine notoriété pour avoir entretenu une correspondance par courriels avec le commandant américain Nidal Hassan qui a tiré en novembre 2009 sur des soldats à Fort Hood (Texas), faisant 13 morts. Il avait ensuite dit approuver cette attaque.