Le président Barack Obama s'est dit «confiant» mercredi après avoir engrangé plusieurs importants soutiens en vue d'une éventuelle adoption ce week-end à la Chambre des représentants de la réforme de l'assurance maladie.

M. Obama qui a célébré mercredi «la chance des Irlandais» lors des cérémonies de la Saint-Patrick, peut se vanter d'en avoir bénéficié lui-même, notamment avec le ralliement d'un adversaire de gauche, le représentant démocrate progressiste Dennis Kucinich.

Ce dernier, après avoir reçu la visite du président dans sa circonscription lundi, a annoncé mercredi qu'il allait voter «en faveur» du projet de loi de réforme de l'assurance maladie, malgré son désaccord sur le contenu du plan.

«C'est un bon signe», a réagi mercredi le président Obama. «Je lui ai dit merci», a-t-il ajouté.

De son côté, M. Kucinich a estimé que s'il peut «voter pour ce projet de loi, il n'y a pas beaucoup de gens qui ne vont pas le soutenir».

L'élu a justifié son ralliement en expliquant qu'il fallait faire «très attention à ne pas détruire le potentiel de la présidence de M. Obama par ce débat». Mais il a toutefois souligné qu'il regrette par exemple l'absence de système d'assurance santé géré par l'Etat fédéral.

Potentiellement, ce ralliement seul peut laisser présager que le seuil des 216 voix sur 435 nécessaires à l'adoption du projet de loi sera atteint.

La Chambre des représentants pourrait adopter samedi ou dimanche le projet de loi adopté au Sénat le 24 décembre. Le président promulguerait ensuite la loi. Puis, un ensemble de «corrections» pour rendre le texte plus conforme aux exigences des représentants, sera adopté par le Sénat.

Sur l'aile droite du parti démocrate, le représentant Jim Oberstar, a lui aussi changé d'avis.

Cet élu anti-avortement n'approuve pas les dispositions votées par le Sénat qui n'interdisent pas suffisamment clairement, à ses yeux, l'utilisation de fonds public pour financer l'avortement. Mais, interrogé sur un éventuel vote en faveur de la réforme, il a affirmé mercredi à la presse qu'il «penche dans cette direction».

Le démocrate Dale Kildee a également franchi le pas en affirmant dans un communiqué mercredi que le fait de «voter pour ce projet de loi ne diminue en aucun cas (sa) position anti-avortement». La question de l'avortement dans le projet de loi du Sénat ne pose pas de problème à cet ancien séminariste.

En revanche, Bart Stupak, qui dirige le groupe anti-avortement côté démocrate, n'a pas plié. Il rejette fermement le texte du Sénat et votera «non» à la réforme.

Mais tous les indécis n'ont pas dit leur dernier mot.

Nombre d'élus attendent depuis plusieurs jours un rapport du Bureau du budget du Congrès (CBO), sur le coût du projet de loi corrigé, avant de se prononcer.

Par ailleurs, plusieurs congrégations de religieuses catholiques américaines ont plaidé mercredi, dans une lettre aux membres du Congrès, en faveur de l'adoption de la réforme. Les religieuses prennent ainsi le contre-pied des évêques américains opposés aux dispositions sur l'avortement figurant dans le projet de loi du Sénat.