Barack Obama a reporté vendredi de trois jours le début de sa tournée en Indonésie et en Australie ce mois-ci, au moment où le président des États-Unis jette toutes ses forces dans la bataille pour obtenir du Congrès qu'il adopte enfin une réforme de l'assurance-maladie.

«Le président va retarder son départ pour l'Indonésie et l'Australie - il partira le dimanche» 21 mars, a déclaré son porte-parole Robert Gibbs via le site de micro-blogs Twitter. M. Obama devait initialement quitter Washington le vendredi 18.

En raison du report, «la Première dame (Michelle Obama) et les filles» Sasha et Malia ne participeront pas au voyage» qui doit mener M. Obama successivement à Guam, en Indonésie et en Australie, a ajouté M. Gibbs.

M. Gibbs, qui affirmait encore jeudi aux journalistes que le voyage ne serait pas reporté, n'a pas donné plus de détails dans l'immédiat, mais cette annonce intervient au moment où M. Obama tente d'obtenir du Congrès qu'il adopte enfin sa réforme de l'assurance-maladie.

La Maison-Blanche presse en particulier la Chambre des représentants de procéder avant le 18 mars à un vote crucial sur ce dossier emblématique du début du mandat de M. Obama, qui a connu de multiples retards et revers. Mais la date-butoir pour ce vote semblait de moins en moins réaliste.

La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, s'est dite «ravie que le président soit là pour l'adoption du projet de loi», tout en soulignant vendredi que les élus «prendront le temps qu'il faut» pour l'adopter.

Le voyage de M. Obama en Indonésie avait été calé pour correspondre aux vacances scolaires de ses filles, à qui le président voulait montrer les lieux où il a passé une partie de son enfance.

Entre ses six et dix ans, M. Obama a accompagné dans le pays sa mère, remariée à un Indonésien. Scolarisé à l'époque dans un établissement local, il en a gardé des notions de langue et cela contribue à sa grande popularité dans le pays musulman le plus peuplé.

Jeudi, M. Gibbs avait démenti toute intention de reporter ce voyage pour des raisons de politique intérieure, et refusé d'envisager la visite comme un séjour d'agrément.

Il avait notamment souligné que M. Obama assisterait en Indonésie à une conférence destinée à promouvoir la démocratie et mettrait en exergue des mesures de lutte contre le terrorisme, tout en poursuivant sa stratégie d'engagement avec l'islam après son discours de «nouveau départ» prononcé en juin 2009 au Caire.

Conformément à ses promesses de campagne, M. Obama a lancé il y a un an le chantier de la réforme de l'assurance-maladie pour fournir à plus de 30 millions d'Américains la couverture santé dont ils sont dépourvus, un sujet épineux qui a vu, comme le président l'a lui-même souligné, échouer une demi-douzaine de ses prédécesseurs.

Cette réforme a été adoptée en des termes différents par la Chambre des représentants et le Sénat fin 2009. Mais le nécessaire processus d'harmonisation des textes a été bloqué après la perte par les alliés démocrates de M. Obama de leur majorité qualifiée au Sénat à la mi-janvier.

Depuis, le président tente de faire progresser ce dossier malgré l'obstruction des républicains, et a décidé de recourir à une tactique législative controversée dite de «réconciliation» qui ne nécessite qu'une majorité simple.

Mais certains membres démocrates de la Chambre des représentants renâclent à soutenir le plan présenté par le président, qui s'appuie sur la version du Sénat.