Accaparé depuis plusieurs mois par ses difficultés en politique intérieure (réforme de la santé, économie), Barack Obama a profité ce week-end d'une petite bouffée d'oxygène venue de l'étranger: les élections irakiennes semblent avoir été un succès, et les Palestiniens ont accepté de reprendre les pourparlers indirects avec Israël, sous l'égide des États-Unis.

Si 36 personnes ont péri en Irak dans diverses attaques, malgré l'important dispositif de sécurité mis en place, Washington craignait bien pire. Et, lorsqu'il est apparu dimanche dans les jardins de la Maison Blanche pour féliciter les électeurs irakiens, Barack Obama a semblé soulagé que le bain de sang redouté n'ait pas eu lieu. «Le scrutin d'aujourd'hui prouve que l'avenir de l'Irak appartient au peuple irakien», a-t-il déclaré.

Le succès des élections irakiennes semble valider la décision des Etats-Unis de retirer leurs troupes de combat d'ici au 31 août, avant un départ du reste des forces de sécurité d'ici la fin de l'année. Le général Ray Odierno, chef des forces américaines en Irak, a estimé lundi que le calendrier devrait être tenu.

Dimanche, le dispositif de sécurité renforcé a en effet été principalement assuré par les forces de sécurité irakiennes, la présence américaine visible se résumant à quatre hélicoptères qui survolaient le centre de Bagdad.

Le scrutin apparaît également comme un succès politique pour Obama, qui avait fait campagne en 2008 sur un retrait d'Irak pour recentrer ses efforts sur l'Afghanistan et la lutte contre l'insurrection talibane.

Autre bonne nouvelle pour le président américain, le feu vert donné par le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour reprendre les pourparlers indirects avec Israël, sous l'égide des Etats-Unis.

La relance des négociations est l'une des priorités étrangères de Barack Obama, qui se heurte au refus du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou de mettre un terme définitif à la construction de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. M. Nétanyahou a seulement consenti à un gel partiel jusqu'en septembre, et l'annonce lundi du feu vert à la construction de 112 nouveaux appartements dans une colonie de Cisjordanie risque de jeter de l'huile sur le feu.

La formule des discussions indirectes, approuvée la semaine dernière par la Ligue arabe, doit permettre la reprise de pourparlers interrompus par l'offensive israélienne à Gaza en décembre 2008. Les Etats-Unis feront office de médiateur. Le vice-président américain Joe Biden entamait lundi une semaine en visite au Proche-Orient, accompagné de l'émissaire de Barack Obama dans la région, George Mitchell.

Le chef de la Maison Blanche a également appris dimanche la défection d'une centaine de combattants de la milice du Hezb-e-Islami, dirigée par le seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar, après les violents affrontements des derniers jours avec les talibans pour le contrôle de plusieurs villages dans le nord-est de l'Afghanistan. Selon la police locale, ces combattants ont décidé de rejoindre les forces de sécurité afghanes.

La situation en Afghanistan reste toutefois un des principaux sujets de préoccupation pour le président américain. Tout comme l'Iran et son programme nucléaire suspect. Si Washington fait pression pour une quatrième série de sanctions contre Téhéran, il apparaît peu probable que Barack Obama puisse obtenir plus de la Chine qu'une abstention au Conseil de sécurité. Traditionnel allié de l'Iran, Pékin ne semble pas décidé à faire de concession aux États-Unis, irrité par la vente d'armes américaines à Taïwan et la récente réception du dalaï lama à la Maison Blanche.