Le Sénat américain est parvenu mardi soir à un accord avec le républicain Jim Bunning qui s'opposait depuis jeudi dernier, pour des raisons budgétaires, à une prolongation d'urgence de 30 jours du paiement des allocations chômage, arrivées à expiration dimanche.

La chambre haute devait se prononcer mardi dans la soirée sur un amendement proposé par le sénateur Bunning pour changer le mode de financement de la mesure. Les sénateurs voteront ensuite, dans la foulée, sur l'adoption ou non du projet de loi.

Le très conservateur Jim Bunning, élu du Kentucky, estime que le projet de loi d'un coût de 10 milliards de dollars aggraverait le déficit américain.

Le projet de loi contient également d'autres dispositifs fédéraux qui sont arrivés à expiration, comme un programme d'assurance santé pour les sans-emploi.

«Nous ne pouvons pas continuer à creuser la dette et passer le fardeau à des générations de travailleurs et de contribuables», a dit le sénateur Bunning devant le Sénat mardi soir.

Le même texte doit également reconduire la loi régissant la diffusion de la télévision par satellite. Il doit aussi prolonger un programme de financement des autoroutes jusqu'à la fin mars 2010.

L'action de M. Bunning devant le Sénat a provoqué une levée de boucliers de la part des élus de la majorité qui sont intervenus pour souligner les conséquences d'un tel blocage.

Selon des chiffres donnés par Steny Hoyer, le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, où la mesure a déjà été votée la semaine dernière, l'action de M. Bunning, si elle s'était poursuivie, aurait affecté 100 000 travailleurs «immédiatement», puis 400 000 d'ici une à deux semaines, 1,5 million pour l'ensemble du mois de mars et trois millions d'ici deux mois.

«Il ne s'agit pas de procédure législative, il s'agit du droit pour certains de survivre aux Etats-Unis», avait dit le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid.

Parallèlement, le Sénat travaille à un train de mesures de plus long terme qui prolongerait les allocations, ainsi que des déductions fiscales jusqu'à la fin de 2010.