Le président Barack Obama a proposé mardi d'inclure dans sa réforme de la couverture maladie quatre idées mises en avant par des élus républicains, dans l'espoir d'obtenir leur soutien pour l'adoption de cette réforme historique.

Le «sommet» de jeudi réunissant des élus des deux partis a été «l'occasion de préciser les idées sur lesquelles nous sommes d'accord et celles sur lesquelles nous sommes en désaccord», a souligné M. Obama dans une lettre adressée aux dirigeants démocrates et républicains du Congrès.

«Les approches républicaines et démocrates sur la santé ont plus en commun que ce que les gens pensent», a-t-il écrit.

Le président souhaite ainsi inclure une proposition du sénateur Tom Coburn, lui-même médecin, qui vise à combattre la fraude à l'assurance santé en impliquant les professionnels dans des enquêtes sur les prestataires du secteur qui reçoivent des fonds publics. M. Obama propose également de prendre en considération une idée soulevée par le sénateur Chuck Grassley: augmenter les remboursements aux médecins qui travaillent dans le cadre du Medicaid (assurance santé pour les défavorisés).

Les deux autres idées républicaines touchent à la question des erreurs médicales et du développement de comptes épargne santé.

En outre, dans sa lettre, le président reconnaît que des «désaccords» avec l'opposition subsistent, notamment sur la «supervision du secteur de l'assurance», que les démocrates cherchent à «responsabiliser» dans leur réforme.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a «salué» mardi la lettre du président, tout en soulignant que certaines des idées républicaines étaient déjà dans le projet de loi.

En revanche, le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a violemment critiqué l'initiative du président. «Nous avons été surpris et déçus par votre dernière proposition de simplement mettre sur papier quelques propositions de bon sens, sur un projet de loi irrécupérable», a-t-il écrit dans une lettre à M. Obama.

Les démocrates se montraient pourtant confiants mardi quant à l'issue des négociations pour la réforme, à l'image du chef de la majorité démocrate, Steny Hoyer, qui a estimé qu'à la Chambre, certains des élus qui avaient voté «non» à la version adoptée en novembre pourraient voter «oui» prochainement à une version inspirée de celle du Sénat.

Le président Obama s'exprimera mercredi sur la façon de faire progresser sa réforme au Congrès.

Même s'ils disent accepter les idées républicaines, M. Obama et les démocrates semblent désormais prêts à recourir à une tactique législative controversée, dite de «réconciliation», qui permettrait l'adoption d'une réforme en passant outre la minorité de blocage dont disposent les républicains au Sénat.

«Si d'une façon ou d'une autre, ils (les démocrates) arrivent à faire adopter ce projet de loi à la Chambre, ce sera le point central de toute élection aux Etats-Unis», a dit M. McConnell en faisant allusion à de possibles revers pour les démocrates aux élections de novembre 2010.

La réforme promise par M. Obama a connu un coup d'arrêt lorsque les républicains ont remporté une élection sénatoriale partielle le 19 janvier. Ils ont ainsi privé les démocrates de leur «super-majorité» de 60 sièges sur 100 qui permet de passer outre une obstruction de l'opposition.