Le président Barack Obama a affirmé samedi qu'il était prêt à faire des compromis sur l'assurance-maladie avec l'opposition républicaine mais que cette réforme devait avancer.

«Je souhaite avancer avec les membres des deux parties sur les soins de santé si l'autre partie veut sérieusement que nous réglions nos divergences pour que ce soit fait. Mais je crois aussi que nous ne pouvons pas perdre l'occasion de relever ce défi», a prévenu le chef de la Maison Blanche lors de son allocution hebdomadaire diffusée à la radio et sur Internet.

«Les dizaines de millions d'hommes et de femmes qui ne peuvent pas s'offrir une assurance-maladie ne peuvent pas attendre une autre génération pour que nous agissions. Les petites entreprises ne peuvent pas attendre. Les Américains souffrant de maladie ne peuvent pas attendre. Les budgets régionaux et fédéral ne peuvent pas supporter cette augmentation des coûts», a poursuivi M. Obama.

«Il est temps pour nous qui sommes à Washington d'assumer nos responsabilités envers le peuple américain et les générations à venir. Faisons-le», a-t-il lancé, deux jours après avoir présidé un débat télévisé entre les deux camps sur la réforme-phare de son premier mandat.

Le coût du plan, censé être entièrement compensé par des économies et taxes, est évalué à 1 000 milliards de dollars (environ 734,3 milliards d'euros) sur dix ans pour couvrir quelque 30 millions d'Américains. La réforme est bloquée depuis que les démocrates ont perdu la majorité qualifiée au Sénat en janvier, ne détenant plus que 59 sièges au lieu des 60 sur 100 qui empêchaient les républicains de recourir à des manoeuvres dilatoires.

Barack Obama prévoit de présenter une nouvelle proposition dans la semaine, probablement mercredi, selon son porte-parole, Robert Gibbs. Des suggestions avancées par les républicains lors du sommet télévisé pourraient être reprises, a-t-il dit.

Il y a peu de chances que cela suffise à faire changer d'avis l'opposition, qui accuse le gouvernement fédéral de vouloir mettre la main sur la santé et veut reprendre la discussion à zéro, mais la majorité pourra au moins dire qu'elle a écouté et essayé de faire des compromis, avant de continuer seule. Elle devra alors recourir à des règles controversées qui permettent de faire adopter un texte au sénat avec une majorité simple. Une manière de faire que rejettent les républicains mais aussi certains démocrates modérés.

Le sénateur républicain Tom Coburn s'est élevé samedi contre l'utilisation de ces règles, accusant le camp Obama de vouloir utiliser «des ruses de procédure» et conclure «des accords en coulisse pour forcer le passage avec une nouvelle loi qui combine les pires aspects des lois adoptées par le Sénat et la Chambre des représentants l'an dernier».