L'armée américaine n'a connaissance d'aucune preuve de l'enlèvement par un groupe radical chiite d'un deuxième ressortissant américain comme le revendique ce groupe, a indiqué samedi un responsable américain de la Défense.

La Ligue des Vertueux, responsable du rapt le 29 mai 2007 de cinq Britanniques, dont seul un a été libéré vivant en décembre, a revendiqué la semaine dernière l'enlèvement d'un Américain d'origine irakienne, Issa Salomi, qui est apparu dans une vidéo.

Le groupe a également affirmé détenir un second citoyen américain kidnappé «il y a deux ans» à Bagdad.

Les responsables américains se disent «plutôt certains» que l'homme qui apparaît dans la vidéo est bien M. Salomi, un Américain d'origine irakienne employé comme interprète par l'armée américaine, a dit le responsable.

Mais cette même source a jeté le doute sur la détention d'un deuxième Américain depuis deux ans. «Nous n'avons absolument aucune preuve qui corrobore cela», a dit à l'AFP le responsable sous couvert d'anonymat.

Selon le groupe chiite, le deuxième otage serait le sergent de l'armée américaine Ahmed Qoussaï al-Taï qui a disparu fin 2006 dans ce même quartier du centre de Bagdad alors qu'il rendait visite à des proches. Des médias locaux irakiens avaient affirmé qu'il avait été exécuté après son enlèvement mais aucune confirmation officielle n'a été obtenue depuis.

«Nous n'avons aucune preuve qu'il détiennent un sergent», a dit le responsable américain.

«Tout le monde se demande qui va gagner. Béchir est très populaire à Khartoum, mais dans les régions je ne suis pas certain», estime Mohammed, un trentenaire sirotant un thé dans un café improvisé sous un arbre dans la capitale.

Le président part avec une longueur d'avance. Son parti a pris au sérieux le processus d'enregistrement des électeurs sur les listes électorales, en novembre et décembre, et a inscrit le maximum de sympathisants.

Les camps de déplacés au Darfour (ouest), jugés hostiles au gouvernement, ont en grande partie boycotté le processus d'inscription et ne pourront pas voter.

Enfin, le président Béchir tient l'appareil d'Etat et ses puissants services de renseignement, craint l'opposition.

«Le NCP (parti du président Béchir) compte sur l'appareil d'Etat et l'argent du gouvernement, la question est donc de savoir si l'Etat pourra être neutralisé» afin de garantir des élections «justes et équitables», dit à l'AFP Mubarak al-Fadil, candidat du parti Umma Réforme et Renouveau (opposition).

Malgré tout, il est «probable» qu'Omar el-Béchir n'obtienne pas la majorité simple au premier tour de scrutin, pronostique l'ancien président américain Jimmy Carter.

Le président Béchir doit tenir un grand rassemblement samedi soir pour donner le coup d'envoi de sa campagne, son premier vrai test électoral en 21 ans de pouvoir.

Les partis d'opposition prévoient un rassemblement à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, plus tard dans le mois, et testeront ainsi la loi controversée sur les services de sécurité qui interdit la tenue de meeting ou manifestation non approuvés par les autorités.

«Nous prévoyons de notifier la police, mais pas de demander l'autorisation», a souligné un responsable de l'opposition.

Autres zones d'ombres dans cette campagne, l'insécurité au Sud-Soudan et «l'état d'urgence» toujours en vigueur au Darfour, région de l'ouest en guerre civile.