Une nouvelle fusillade sur un campus américain: une enseignante a ouvert le feu vendredi après-midi lors d'une réunion à l'université d'Alabama à Huntsville, dans le sud-est des États-Unis, tuant trois de ses collègues et blessant trois autres employés de l'établissement.

Amy Bishop, professeur de biologie de 42 ans et chercheur à l'université, a été inculpée vendredi soir pour meurtre passible de la peine capitale.

La meurtrière présumée, une neurobiologiste qui avait fait ses études à Harvard, est sortie du commissariat les menottes au poignet vendredi soir pour être conduite à la prison du comté. Elle disait: ça n'est pas arrivé (...) ce n'est pas possible (...) ils sont encore vivants». La police interrogeait par ailleurs un homme, présenté comme une «personne digne d'intérêt».

La fusillade a eu lieu lors d'une réunion de la direction du département de biologie. Son président Gopi K. Podila, et deux autres membres de la faculté, Maria Ragland Davis et Adriel Johnson ont été tués, selon le porte-parole de l'université Ray Garner. Trois employés de l'université ont été blessés, dont deux grièvement. Aucun étudiant ne figure parmi les victimes de la fusillade.

Les autorités n'ont pas évoqué le mobile de la fusillade. Selon Sammie Lee Davis, l'époux de l'une des victimes, Maria Ragland Davis, professeur de biologie, les participants à la réunion discutaient d'une titularisation d'Amy Bishop, qui était professeur-adjoint depuis 2003. Il a raconté qu'on lui avait dit que sa femme assistait à une réunion sur la titularisation et qu'un des membres s'était mis en colère et avait ouvert le feu.

D'après lui, son épouse avait mentionné la suspecte auparavant, la décrivant comme une femme qui n'était pas «capable d'affronter la réalité» et qui n'était pas «aussi compétente qu'elle le pensait».

Des étudiants ont également rapporté s'être déjà plaints de la qualité de son enseignement au doyen de l'université. L'un de ses élèves Andrew Cole a dit néanmoins avoir assisté à son cours d'anatomie vendredi matin et l'avoir trouvée parfaitement normale. «Elle était compréhensive, elle s'inquiétait pour ses étudiants», a-t-il rapporté. «Je n'aurais jamais pensé que c'était elle».

La police du campus a sécurisé le bâtiment où s'est produit le drame et a évacué les étudiants. Les équipes de police tentaient désormais de réunir des indices sur son déroulement. L'université a suspendu les cours invité les étudiants à rester chez eux.

L'université compte environ 7 500 étudiants. Elle est réputée pour son département scientifique qui travaille en étroite collaboration avec un programme de la NASA. Elle est située dans le nord de l'Alabama, près de la frontière avec le Tennessee.

Il s'agit du deuxième incident avec armes à feu sur un campus de la région en une semaine. Vendredi dernier, un garçon de 14 ans a été tué dans une école de la ville de Madison, semble-t-il par un autre élève.

Photo: AP

Aucun mobile pour cette fusillade n'est encore connu.