Le New York Times est agité par un différend autour de son correspondant à Jérusalem dont le fils sert sous le drapeau israélien, suscitant des critiques de lecteurs qui estiment que le journaliste devrait changer d'affectation.

Le médiateur du prestigieux quotidien américain, Clark Hoyt, a manifesté son accord avec ces critiques en écrivant au cours du week-end que le directeur du bureau de Jérusalem, Ethan Bronner, devrait changer de poste «au moins pendant la durée de l'engagement de son fils» dans l'armée israélienne.

Le New York Times «a envoyé un correspondant à l'étranger pour couvrir de façon impartiale un des conflits les plus explosifs du monde et voilà que son fils a pris les armes en faveur d'une des parties», a écrit M. Hoyt, chargé de faire le lien entre les lecteurs et la direction du journal.

«Même le lecteur le plus indulgent peut décemment se demander comment cela peut avoir une influence sur le père, particulièrement si des combats devaient éclater», a ajouté le médiateur, précisant avoir reçu quelque 400 lettres de lecteurs à ce sujet depuis que le fils de M. Bronner s'est engagé dans l'armée israélienne en décembre.

Mais le directeur de la publication du journal, Bill Keller, a rejeté la suggestion de son médiateur, estimant que rien dans l'immédiat ne justifiait qu'Ethan Bronner quitte Jérusalem.

«Il écrit avec exactitude et compétence depuis des années sur les Israéliens et les Palestiniens», a estimé le patron du journal. «Il ne fait pour moi aucun doute que si la situation devait présenter un véritable conflit d'intérêt (...) nous en discuterions avec lui et il n'hésiterait pas à se retirer».