L'est des États-Unis s'employait lundi à dégager au plus vite les quantités faramineuses de neige qui se sont amoncelées au cours du week-end, avant l'arrivée d'une deuxième vague de poudreuse mardi sur la capitale et les Etats voisins déjà contraints de fonctionner au ralenti.

A Washington, l'administration fédérale avait tout simplement fermé ses bureaux lundi et la plupart des écoles devaient rester portes closes au moins jusqu'à mardi dans les Etats voisins du Maryland et de la Virginie, les plus touchés par la tempête baptisée «snowpocalypse» ou «snowmageddon».

L'épaisseur de neige a dépassé 1,06 mètre par endroits, selon les services de la météorologie nationale, le National Weather Service (NWS).

«Une vaste zone a fait état de chutes de neige supérieures à 63 cm, de la Virginie au Maryland en passant par la Pennsylvanie et le New Jersey, certaines régions indiquant que cela faisait partie des cinq plus fortes chutes de neige de tous les temps», dit le NWS, qualifiant la tempête d'«historique».

Lundi matin, des centaines d'équipes d'urgence étaient à pied d'oeuvre pour rendre les routes praticables et rétablir le courant dans les milliers de foyers qui en sont encore privés depuis la tempête qui a sévi pendant environ 36 heures vendredi et samedi.

Certains habitants étaient aussi privés de téléphone après des chutes d'arbres sur les lignes.

Et la situation risque de se compliquer mardi, le NWS ayant émis un bulletin d'alerte à la tempête pour Washington, le Maryland et une partie de la Virginie. Quelque 25 à 50 cm de neige pourraient tomber par endroits et s'ajouter au manteau blanc qui recouvre déjà la région.

Malgré les efforts déployés, les espoirs de pouvoir faire place nette avant l'arrivée de cette nouvelle tempête étaient assez minces.

«Cette neige est tellement épaisse et lourde que les chasse-neige ne peuvent rien faire dans certains quartiers. On va devoir faire appel aux bulldozers», a expliqué à l'AFP Laura Southard, des services de secours de l'Etat de Virginie.

De fait, les transports étaient fortement perturbés sur les routes, les voies ferrées, mais aussi dans les airs: l'aéroport international de Dulles, qui dessert Washington, fonctionnait au rythme d'un petit aéroport de province.

A la suite de la tempête, de nombreux accidents de la route ont été rapportés et certains toits se sont effondrés sous le poids de la neige. Sur une route de Virginie, un père et son fils qui s'étaient arrêtés vendredi pour porter secours à un automobiliste en difficulté, ont été tués, percutés par un semi-remorque.

Le Washington Post rapporte en outre lundi deux décès et plusieurs hospitalisations dues à des intoxications au monoxyde de carbone. Deux hommes ont été retrouvés morts dimanche dans leur voiture à Bladensburg (Maryland) après avoir sans doute voulu s'y réchauffer, et au moins 14 personnes ont été intoxiquées à leur domicile, selon le journal.

Lundi, beaucoup de banlieusards avaient abandonné toute velléité de se rendre à leur travail, les métros ne circulant que dans le centre de Washington. Quant aux autobus, la plupart des lignes étaient suspendues.

De nombreux Etats de la région déjà frappés par une autre tempête de neige fin décembre ont englouti leur budget déneigement, et certains élus prédisent d'ores et déjà des hausses d'impôt pour compenser. La fermeture prolongée des écoles et universités risque aussi de bousculer le calendrier scolaire.