Les États-Unis n'ont entamé «aucune discussion avec l'Iran sur un échange» de prisonniers, a déclaré mardi le porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, après des déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad affirmant le contraire.

Notant le caractère «fragmentaire» des informations sur les déclarations de M. Ahmadinejad, ce porte-parole, Michael Hammer, a rappelé que les États-Unis «veulent que les dossiers de tous nos compatriotes américains prisonniers ou portés disparus (en Iran) soient résolus».

«Si les propos du président Ahmadinejad veulent dire qu'ils (les Iraniens) sont prêts à résoudre ces dossiers, nous accueillerions favorablement cela. Mais nous n'avons entamé aucune discussion avec l'Iran sur un échange de prisonniers», a déclaré à l'AFP M. Hammer, dont le service dépend de la Maison-Blanche.

«Comme nous l'avons dit publiquement si l'Iran a des questions sur ces ressortissants détenus par les Etats-Unis, nous sommes prêts à y répondre», a-t-il conclu.

Plus tôt mardi, M. Ahmadinejad avait affirmé dans un entretien à la télévision de son pays que des «discussions sont en cours» entre Téhéran et Washington sur un possible échange de trois Américains détenus en Iran contre des Iraniens détenus aux États-Unis.

«Les Américains ont arrêté des citoyens iraniens pour rien», a déclaré M. Ahmadinejad en réponse à une question sur la situation de trois randonneurs américains arrêtés en Iran en juillet dernier.

«Maintenant, des discussions sont en cours pour voir s'il est possible de faire un échange», a poursuivi le président iranien.

«Nous avons dit (aux Américains) que nous n'aimons pas emprisonner les gens. Ils nous ont transmis des messages, et nous leur avons répondu: nous vous les apportons (ndlr: les Américains détenus en Iran), et vous nous les apportez, (ndlr: les Iraniens détenus aux États-Unis), et voyons ce qui se passe», a ajouté M. Ahmadinejad, sans préciser le nombre ou l'identité des citoyens iraniens concernés par un éventuel échange.

Téhéran détient depuis le 31 juillet trois Américains, Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans et Josh Fattal, 27 ans, arrêtés en territoire iranien à proximité de la frontière irakienne qu'ils auraient franchie par erreur après s'être égarés lors d'une randonnée au Kurdistan irakien.

L'Iran a accusé de son côté Washington de détenir «illégalement» onze ressortissants iraniens après les avoir arrêtés aux Etats-Unis ou fait arrêter en Europe en vue d'une extradition.

Dans une première réaction américaine plus tôt mardi, le département d'Etat avait réclamé un accès consulaire aux Américains détenus en Iran.

«Nous avons dit clairement que ce que nous voulons, c'est un accès consulaire à nos citoyens détenus en Iran», a déclaré à l'AFP Gordon Duguid, un porte-parole du département d'État.

«Si les commentaires du président Ahmadinejad suggèrent que les Iraniens sont prêts à nous donner accès à travers les Suisses (qui représentent les intérêts américains à Téhéran, ndlr), et à résoudre les cas des trois randonneurs et d'autres détenus, nous accueillerions positivement cette avancée attendue depuis longtemps», a-t-il poursuivi.

M. Duguid n'a pas confirmé les propos du dirigeant ultra-conservateur, se bornant à déclarer qu'«il est difficile de savoir ce que voulait dire le président Ahmadinejad, à partir des informations fragmentaires que nous avons vues».