Les forces américaines doivent agir dans la discrétion quand elles apportent leur soutien aux puissances étrangères comme le Yémen dans la lutte contre Al-Qaeda, a estimé jeudi un haut responsable militaire américain.

«Ce que nous devons améliorer, c'est comment aider les pays qui ont besoin de nous, mais qui n'ont pas nécessairement besoin que ça se sache», a déclaré le général George Casey, chef d'état-major de l'armée de Terre, lors d'une intervention devant la Brookings Institution, un prestigieux centre de réflexion basé à Washington.

«Je crois que les succès que nous avons récemment obtenus au Yémen montrent la voie, a-t-il ajouté. Mais encore une fois, il faut faire preuve de prudence et ne pas croire qu'on peut débarquer et résoudre les problèmes de tout le monde».

Ces déclarations interviennent alors que des responsables américains ont affirmé au Washington Post, sous couvert d'anonymat, que Washington était étroitement impliqué dans des opérations secrètes menées avec les forces yéménites contre la branche d'Al-Qaeda dans la région.

«J'étais en Arabie Saoudite la semaine dernière, a poursuivi le général Casey. Et on m'a dit -c'est le point de vue des responsables saoudiens-, que ça ne serait pas une bonne chose de mettre les pieds au Yémen parce que cela pourrait attirer davantage de jihadistes et faire le jeu de la propagande islamiste».

Le ministre des Affaires étrangères yéménite Abou Bakr Al-Kourbi a déclaré la semaine dernière que la présence de troupes occidentales dans son pays ne ferait qu'attiser le terrorisme.

Le Pentagone a indiqué mercredi que Washington répondrait présent si le gouvernement yéménite demandait la poursuite du soutien américain, qu'il soit financier ou militaire.

L'intérêt de Washington pour le Yémen s'est accru depuis l'attentat manqué contre un avion américain le jour de Noël, perpétré par un jeune Nigérian ayant séjourné au Yémen.