Après avoir insisté sur la création d'emplois la veille devant le Congrès américain, le président Barack Obama s'est déplacé jeudi en Floride à la rencontre d'Américains et pour évoquer un plan de développement de lignes de trains à grande vitesse.

Entamant sa visite par une réunion publique à Tampa, dans l'ouest de cet Etat qui s'est souvent révélé crucial sur la carte électorale américaine, M. Obama a comme la semaine dernière en Ohio retrouvé des accents de sa campagne pour vanter des réformes qu'il veut appliquer.

Utilisant même le slogan fétiche de 2008 «Yes we can» (Oui, nous le pouvons), M. Obama a reconnu que faire évoluer les mentalités à Washington était difficile face au «poids écrasant» des disputes partisanes, mais que lui et son gouvernement «avaient été élus pour faire ce qui est difficile».

Lors de son escale en Floride, M. Obama, accompagné du vice-président Joe Biden, devait également vanter les investissements destinés à donner le coup d'envoi de la construction d'un réseau de trains à grande vitesse, emblématique de sa promesse de relancer des grands travaux d'infrastructures.

«Il n'y a pas de raison pour que l'Europe ou la Chine aient les trains les plus rapides alors que nous pouvons les construire ici même, aux États-Unis», devait déclarer M. Obama à Tampa, d'où est prévue la construction d'une ligne à grande vitesse vers Orlando, à 130 km à l'est, puis jusqu'à Miami.

Le président, qui a affirmé jeudi que «l'emploi doit être notre premier centre d'intérêt en 2010», alors que le taux de chômage reste bloqué à un niveau historiquement élevé de 10%, avait déjà évoqué en avril dernier le lancement d'un ambitieux projet de remise à niveau de l'équipement ferroviaire des États-Unis, qui contribuera selon la Maison Blanche à créer ou sauvegarder des dizaines de milliers d'emplois.

Très étendu, le pays a favorisé l'automobile et l'avion, délaissant son réseau de trains qui est aujourd'hui vétuste et inefficace. Mais l'engorgement des aéroports, les embouteillages, la hausse du prix des produits pétroliers et la lutte contre le réchauffement climatique semblent donner une nouvelle chance aux chemins de fer.

L'année dernière, M. Obama avait cité la France et l'Espagne en exemple de la réussite des trains à grande vitesse, en annonçant l'allocation de huit milliards de dollars pour donner le coup d'envoi de ces projets, dont le coût final se chiffrera en centaines de milliers de dollars.

L'État fédéral accordera des crédits à 31 des 50 États américains dans le but de créer à terme «13 axes majeurs» de lignes à grande vitesse ou d'améliorer des tronçons existants afin de permettre à des trains de rouler plus vite, a indiqué la Maison Blanche.

À ces huit milliards de dollars issus du plan de relance de 787 milliards promulgué il y a près d'un an, s'ajouteront cinq milliards qui s'étaleront sur plusieurs exercices budgétaires fédéraux.

Parmi les axes potentiels figurent outre la Floride, la Nouvelle-Angleterre et la Californie qui recevra jusqu'à 2,25 milliards de dollars pour lancer un projet de trains à grande vitesse entre Los Angeles et San Francisco, distantes de 600 km.

Le plan américain prévoit également l'amélioration de la ligne Washington-Boston, seule ligne théoriquement «à grande vitesse» actuellement en service aux États-Unis. Mais la moyenne ne dépasse pas 132 km/h entre la capitale fédérale et New York.