Le président Barack Obama, en difficulté dans son propre camp, mobilise les principaux artisans de sa victoire historique de 2008, pour tenter de contrer ses adversaires républicains aux élections législatives de mi-mandat en novembre.

Ce branle-bas de combat à la Maison-Blanche intervient moins d'une semaine après la défaite cuisante des démocrates dans le Massachusetts, un fief traditionnel, où un républicain a été élu à un siège du Sénat occupé pendant plus de 40 ans par le sénateur Ted Kennedy décédé l'été dernier.

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Ce revers fait perdre aux démocrates la super-majorité des 60 voix au Sénat acquise en novembre 2008, limitant les ambitions législatives de M. Obama dont surtout la réforme du système d'assurance maladie et l'adoption d'une loi pour combattre le réchauffement climatique.

Face au risque d'un désastre électoral démocrate en novembre quand la totalité de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat doivent être renouvelés, M. Obama a notamment demandé à son ancien directeur de campagne, David Plouffe, son ancien directeur de campagne lors de l'élection présidentielle, de coordonner la bataille de novembre.

Premier signe du retour en force de David Plouffe, celui-ci expose dans un éditorial publié dimanche dans le Washington Post une stratégie devant permettre aux démocrate d'éviter le pire en novembre aux élections législatives.

Notant que la défaite dans le Massachusetts a été «un sérieux coup de semonce» pour les démocrates et que ces derniers ont «des sièges particulièrement difficiles à défendre cette année», il estime que «novembre ne sera pas nécessairement une débandade».

«Nous ne ferons peut-être pas des scores parfaits mais novembre sera loin d'être le cauchemar que certains prédisent», estime David Plouffe.

Pour cela, il recommande notamment l'adoption sans tarder d'une réforme du système de santé, principal cheval de bataille du candidat Obama, et des actions concrètes pour créer des emplois. Le chômage, qui atteint 10% de la population active, touche surtout la classe moyenne.

«Les Américains de la classe moyenne sont touchés de plein fouet par la crise économique et travaillent de plus en plus dur pour gagner moins», a relevé dimanche David Axelrod, l'un des principaux conseillers de M. Obama, dans une interview sur CNN.

«Il y a un sentiment d'insécurité économique et la Maison Blanche entend faire tout ce qui est possible à court terme pour générer des créations d'emplois et voir l'économie croître», a-t-il ajouté.

Au lendemain de la défaite démocrate dans le Massachusetts, le président Obama, soucieux de regagner le soutien de sa base électorale, a promis de «ne jamais cesser de se battre» pour faire obtenir une réforme du système de santé pour couvrir les quelque 45 millions d'Américains dépourvus d'assurance médicale.

Outre la détérioration du climat politique pour M. Obama et son parti, une importante décision cette semaine de la Cour Suprême vient compliquer davantage leur situation.

La Cour suprême a décrété que les entreprises et les organisations syndicales ne pouvaient pas être limitées dans le montant de leurs contributions électorales, donnant une victoire aux républicains qui le plus souvent bénéficient des largesses de grandes sociétés et de groupes de pression.

Les juges de la Cour suprême s'appuient sur le premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d'expression.