Les autorités américaines ont franchi vendredi une étape judiciaire qui rapproche la perspective d'un procès des cinq accusés du 11-Septembre devant un tribunal de droit commun à New York.

Dans un communiqué, le Pentagone a indiqué avoir retiré les charges déposées contre les cinq hommes devant un tribunal militaire de la prison de Guantanamo.

Cette mesure ouvre la voie à leur inculpation par un tribunal de droit commun new yorkais situé à quelques pas de l'ancien site du World Trade Center, visé par les attentats du 11-Septembre qui ont fait près de 3 000 morts.

«Ce geste est une étape procédurale, qui fait partie du processus normal», a commenté le Pentagone.

Les cinq hommes, dont le cerveau autoproclamé des attentats Khaled Cheikh Mohammed («KSM» selon ses initiales anglaises), sont actuellement détenus à Guantanamo, mais doivent être transférés à New York pour le procès.

La décision du président Barack Obama de les juger devant un tribunal civil plutôt qu'un tribunal militaire d'exception à Guantanamo, a provoqué la colère de nombreux républicains et de certains proches des victimes des attentats.

Mais d'autres ont salué la volonté de son administration de leur accorder un tel procès, afin de mettre un terme aux abus commis sous l'administration de George W. Bush dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme».

L'annonce de cette étape judiciaire intervient un an après la signature par le président américain du décret ordonnant la fermeture de Guantanamo dans les 12 mois, et alors que la presse rapporte que 50 détenus pourraient rester indéfiniment enfermés.

Le groupe de travail interministériel chargé de revoir la situation individuelle de chaque détenu de Guantanamo a dressé la liste d'une cinquantaine d'hommes jugés trop dangereux pour être libérés et contre lesquels le gouvernement ne peut pas organiser un procès pour crimes de guerre, a révélé vendredi le Washington Post.

Les détenus concernés pourront cependant encore contester leur détention au civil, devant des juges de droit commun, qui auront le dernier mot.