Barack Obama a souligné samedi que la réforme de santé pourrait apporter «des dizaines de protections et bénéfices» aux Américains dès cette année et affirmé qu'elle mettrait fin «aux pires pratiques des assurances».

Le président a demandé aux chefs de file démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat de lui soumettre aussitôt que possible la synthèse des deux projets de loi adoptés par leurs chambres respectives pour fournir une assurance-maladie à la plupart des 40 à 50 millions d'Américains qui n'en disposent pas aujourd'hui. Il voudrait pouvoir promulguer la loi avant son discours sur l'état de l'Union début février.

Lors de son allocution hebdomadaire samedi, M. Obama a reconnu que certains changements prévus dans la réforme prendraient plusieurs années, peut-être jusqu'en 2014, mais souligné que d'autres seraient immédiatement appliqués.

«Cela prendra quelques années pour mettre en oeuvre ces réformes d'une façon responsable, mais ce que chaque Américain doit savoir, c'est qu'une fois que j'aurai promulgué la réforme de l'assurance maladie, il y a des dizaines de protections et bénéfices qui entreront en vigueur dès cette année», a-t-il déclaré.

Et le président d'en énumérer quelques-uns: les personnes déjà malades ou présentant des facteurs de risque auront accès à une couverture à prix abordable et, si ce sont des enfants, on ne pourra pas la leur refuser; les petits patrons bénéficieront de crédits d'impôts pour assurer leurs salariés; les assurances devront fournir des soins préventifs gratuits à leurs clients et ne pourront pas résilier le contrat en cas de maladie.

«En bref, une fois que j'aurai promulgué la réforme de l'assurance maladie, médecins et patients ont davantage le contrôle sur leurs décisions de santé et les bureaucrates des assurances, moins», a résumé Barack Obama. «Ces changements représentent les réformes les plus vastes et l'encadrement le plus strict des assureurs qu'ont ait jamais vus dans ce pays», a-t-il lancé.

La plupart des Américains possèdent une assurance-maladie privée fournie par leur employeur, les plus vieux par le programme public Medicare et les plus pauvres par Medicaid, mais 40 à 50 millions de personnes ne sont pas couvertes.

Les projets de réforme adoptés par les deux chambres du Congrès sont similaires sur le fond, mais celui de la Chambre des représentants couvre environ 36 millions d'Américains supplémentaires sur dix ans et coûterait plus de 1 000 milliards de dollars, largement financés par la rationalisation des dépenses de santé actuelles, tandis que celui du Sénat couvrirait environ 31 millions de personnes.

Les principales différences entre les deux versions portent sur les contribuables à taxer, le nombre de personnes couvertes, la façon d'empêcher que le contribuable ne finance l'interruption volontaire de grossesse, et l'accès ou non, payant quoi qu'il arrive, des immigrés clandestins à la couverture proposée sur les nouveaux marchés de l'assurance.

Le président Obama a rencontré les législateurs de la majorité démocrate à plusieurs reprises cette semaine à la Maison Blanche, pour tenter de concilier les deux approches. Il a notamment conseillé aux représentants de renoncer à s'opposer à la taxation des plus grosses polices d'assurance, prévue dans le texte adopté au Sénat.

L'opposition républicaine au Congrès est quasi-unanime à condamner la réforme de santé voulue par le président, la jugeant trop coûteuse et interventionniste de la part du gouvernement fédéral.