Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a exhorté mercredi les parlementaires à engager une ambitieuse réforme fiscale et budgétaire, et appelé à un meilleur financement des universités et à la privatisation des prisons de l'État.

«Pour renforcer notre économie, qui est à la base de tous nos emplois, nous devons réformer le système budgétaire et fiscal californien», a déclaré le gouverneur républicain devant les parlementaires de l'État, lors de son discours annuel sur l'état de la Californie.

«Le problème fondamental, c'est que notre système fiscal ne reflète pas notre économie», a-t-il dit.

«En 2009, la croissance de la Californie a reculé de 2,8%... mais les recettes fiscales ont reculé plus de 8 fois plus», a-t-il ajouté, précisant que «144 000 contribuables paient près de 50% des recettes» de l'impôt sur les revenus des particuliers.

«Réfléchissez. Trente-huit millions de Californiens doivent s'en remettre à 144 000 personnes pour (financer) leurs écoles, leurs pompiers, leur système de santé, leur sécurité et beaucoup d'autres services. Cela n'a pas de sens», a-t-il observé.

Arnold Schwarzenegger -- dont c'est la dernière année à la tête de l'État -- a exhorté les parlementaires à reprendre les recommandations de la commission qu'il avait installée, et qui a rendu ses conclusions en septembre dernier.

Fraîchement accueillies par le Congrès de l'État, ces recommandations prévoyaient notamment une baisse des impôts pour les particuliers, avec une simplification des tranches d'imposition, et prônaient l'abandon de certains impôts sur les sociétés ou les biens de consommation, au profit d'une nouvelle taxe calculée sur les recettes, avec une assiette élargie.

M. Schwarzenegger a également appelé à une réforme budgétaire. «La crise budgétaire est notre (ouragan) Katrina. Nous savions qu'elle allait arriver. Nous le savions depuis des années».

En 2009, la Californie avait accouché dans la douleur d'un plan de réduction des dépenses publiques, pour combler un déficit de 26 milliards de dollars. Les comptes de l'Etat ne sont pas pour autant assainis, selon le gouverneur.

«Nous devons (aujourd'hui) faire face à un déficit de 19,9 milliards de dollars -- 6,6 milliards pour l'année fiscale en cours (close fin juin 2010) et 13,3 millions pour le prochain exercice», a-t-il déclaré.

Il demande aux parlementaires d'examiner les recommandations du groupe California Forward, qui réclame notamment une plus grande efficacité et un meilleur contrôle de l'administration centrale en matière de dépenses, ainsi que l'adoption du budget de l'État à la majorité simple, et non des deux-tiers comme aujourd'hui.

M. Schwarzenzgger souhaite également privatiser les prisons, au moins partiellement. Une mesure qui permettrait selon lui à l'État de dépenser davantage pour les universités.

«Il y a trente ans, 10% de nos dépenses allaient à l'enseignement supérieur et 3% à nos prisons. Aujourd'hui, près de 11% vont aux prisons et seulement 7,5% à l'enseignement supérieur», a-t-il déploré.