Le président Barack Obama et les chefs démocrates du Congrès se replongent mardi dans la réforme de la couverture maladie, mise de côté pendant les fêtes de fin d'année, en espérant parvenir à une version définitive du projet de loi avant la fin du mois.

M. Obama et les leaders démocrates du Sénat et de la Chambre des représentants doivent se rencontrer mardi à 17h45 à la Maison Blanche pour tenter de définir la meilleure stratégie dans ce délicat processus.

Par ailleurs, les leaders démocrates et plusieurs présidents de commissions de la Chambre des représentants se sont entretenus mardi après-midi au Capitole sur la marche à suivre.

Les votes sur la réforme, le 7 novembre à la Chambre et le 24 décembre au Sénat, tous deux qualifiés d'«historiques» par M. Obama, laissent maintenant la place aux discussions entre les deux chambres pour fusionner les deux projets de loi.

La réforme de l'assurance maladie vise à fournir une couverture à au moins 31 des 36 millions d'Américains qui ne peuvent se le permettre actuellement. Elle cherche à améliorer la qualité des soins, à faire baisser les coûts de la santé et à améliorer la couverture maladie pour ceux qui bénéficient déjà d'une assurance.

Mais certains objectifs diffèrent entre les deux assemblées.

Le texte de la Chambre, plus à gauche, prévoit par exemple une caisse d'assurance publique, surnommée «option publique», qui serait mise en concurrence avec les compagnies privées. Au Sénat, l'option publique a été écartée du projet de loi.

«Il y a d'autres moyens de faire cela», a dit mardi devant la presse la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, en laissant entendre que la chambre basse pourrait se plier au texte du Sénat. La chef démocrate a ajouté que l'option choisie devait «responsabiliser les assurances et accroître la concurrence».

L'utilisation de fonds publics pour l'avortement fera également l'objet de querelles car les deux chambres ont une approche différente de la question.

Pour obtenir le soutien de démocrates opposés à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), les représentants ont adopté un amendement qui interdit l'utilisation de fonds publics pour couvrir une IVG. Les sénateurs ont voté des dispositions moins contraignantes sur ce sujet.

Dans un commentaire sur le blog officiel de la Maison Blanche, le directeur de la communication de Barack Obama, Dan Pfeiffer, a reconnu mardi que des obstacles restaient à franchir, tout en assurant que «la réalité est que les deux versions de la réforme sont largement similaires» avec 95% des dispositions en commun.

Le processus de fusion d'un projet de loi entre les deux chambres a lieu habituellement au sein d'une «conférence» bipartite. Mais les chefs démocrates pourraient s'en affranchir en se mettant d'accord entre eux, écartant ainsi toute participation de l'opposition républicaine.

Les républicains ont tout tenté pour bloquer la réforme dont ils estiment notamment qu'elle coûtera trop cher et qu'elle fera grimper les prix des polices d'assurance.

Les leaders de la majorité espèrent présenter un texte final à M. Obama pour promulgation avant le discours présidentiel devant le Congrès sur «l'état de l'Union», qui a traditionnellement lieu fin janvier.

Une adoption finale du texte dans les délais fixés par les démocrates représenterait une grande victoire pour le président américain qui a promis cette réforme au cours de sa campagne électorale.