Depuis son lieu de villégiature hawaiien, le président américain Barack Obama affronte une tempête déclenchée par le parti républicain, qui juge son approche de la menace terroriste trop laxiste après l'attentat manqué contre un avion de ligne le jour de Noël.

L'incident survenu à bord de l'Airbus de Northwest Airlines a d'ailleurs permis aux adversaires du président américain de ressortir l'un de leurs arguments favoris: les démocrates -- dont M. Obama fait partie-- n'ont pas assez de poigne face aux terroristes.

«Dans l'administration Obama, le respect des droits des terroristes pèse plus lourd que la vie des Américains», a lancé Newt Gingrich, cacique républicain et candidat potentiel à l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle de 2012.

«Cela doit totalement changer», écrit-il encore dans une lettre à ses amis politiques.

John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, invective, lui, M. Obama parce qu'il traite l'auteur de l'attentat raté Umar Farouk Abdulmutallab comme un simple criminel et non comme un ennemi des Etats-Unis.

«Nous sommes engagés dans une guerre contre le terrorisme et il s'agit là d'un acte de terrorisme», explique M. Boehner dans un communiqué.

Autre républicain, même son de cloche: l'ancien vice-président Dick Cheney se demande sur le site internet du quotidien Politico «pourquoi (M. Obama) ne veut pas admettre que nous sommes en guerre? Cela ne correspond pas à la vision du monde qu'il avait» lorsqu'il est arrivé à la Maison Blanche.

Face à cette avalanche de critiques, la Maison Blanche riposte en évoquant le bilan de l'administration Bush.

M. Cheney et ses amis républicains «ont l'air d'être plus occupés à critiquer l'administration qu'à condamner les terroristes», indique Dan Pfeiffer, chef de la communication à la Maison Blanche.

Les sept années qui se sont écoulées entre les attaques du 11-Septembre et la fin du seconde mandat de George W. Bush ont été empruntes d'une «rhétorique belliqueuse qui a échoué à entamer la menace que représente Al-Qaïda et n'a réussi qu'à diviser» les Etats-Unis, lance encore M. Pfeiffer.

Le président ne se soucie pas «de rhétorique belliqueuse. Il préfère l'action», conclut-il.

Mais le président n'a pas vraiment été aidé par les circonstances. L'attentat manqué a eu lieu le jour de Noël, juste au moment où il entamait ses vacances en famille à Hawaii, l'archipel qui l'a vu naître, en plein milieu du Pacifique et à des heures d'avion de Washington.

Les républicains n'ont pas manqué de le souligner, criant à la vacance du pouvoir et dépeignant un président plus préoccupé par son swing de golf que par les moyens de rendre les Etats-Unis plus sûrs.

Mais c'est oublier que les démocrates avaient utilisé les mêmes arguments pendant la présidence de George W. Bush, qui, alors qu'il devait gérer plusieurs crises d'ampleur nationale, aimait à se retirer dans son ranch du Texas pour de longues semaines de vacances.