Un jeune Nigérian, qui affirme avoir des liens avec Al-Qaeda, a tenté de faire détonner un engin explosif à bord d'un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit, le jour de Noël, avant d'être maîtrisé par des passagers.

L'auteur des faits, un Nigérian de 23 ans selon un parlementaire américain, se serait présenté au FBI, la police fédérale compétente en matière d'antiterrorisme, comme ayant des liens avec Al-Qaeda, selon des médias.

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Il a été arrêté après que l'appareil, un Airbus de la compagnie américaine Northwest Airlines assurant la liaison entre Amsterdam et Detroit (nord des États-Unis) s'est posé avec ses 278 passagers.

L'incident a causé des blessures légères à quelques passagers et l'auteur de la tentative d'attentat a été plus grièvement brûlé.

C'est «une tentative d'acte de terrorisme», a confirmé à l'AFP un haut responsable américain ayant requis l'anonymat.

Selon CNN citant un document des services de sécurité, l'homme a indiqué aux enquêteurs avoir acquis l'explosif au Yémen et y avoir reçu des ordres sur quand l'utiliser.

Selon Peter King, un élu républicain de la Chambre des représentants et membre de la commission de la sécurité intérieure, le suspect a utilisé «un engin relativement sophistiqué» et d'un nouveau type.

Le suspect, brûlé au 3eme degré quand il a tenté de faire détonner l'engin, «a sans aucun doute lié au terrorisme», a souligné l'élu.

Le président américain Barack Obama, en vacances à Hawaï, a été informé aussitôt et a donné l'ordre de prendre «toutes les mesures nécessaires» pour renforcer la sécurité aérienne. A l'heure actuelle, son emploi du temps n'a pas été modifié», a précisé un porte-parole.

L'incident s'est produit 20 minutes avant l'atterrissage du vol 253, peu avant 12H00 (18H00 GMT), à la fin d'un périple de quelque neuf heures, selon les témoignages de passagers recueillis par les médias américains.

Les passagers de l'avion ont maîtrisé en quelques instants le suspect après avoir vu du feu dans l'appareil, a raconté l'un d'entre eux, Syed Jafri, interrogé par CNN.

«Il y a eu un boum, et tout le monde a été un peu surpris», a-t-il dit. «Après quelques secondes, il y a eu un peu de lumière, comme venant d'une flamme, et puis on a vu du feu. Les gens ont presque commencé à paniquer. Tout le monde s'est rué vers la zone (du feu) en essayant d'utiliser de l'eau, une couverture, un extincteur. (...) Ce qui a été merveilleux, c'est que tout le monde s'est impliqué».

«Un jeune homme, trois ou quatre rangées derrière moi, s'est occupé du suspect. Il y a eu un peu de lutte. (...) Il l'a maîtrisé et l'a mis de côté avec l'aide de l'équipage, ils l'ont isolé. (...) Il était brûlé au deuxième degré».

Plusieurs témoins cités par les médias ont également évoqué un fort bruit, suivi de flammes, qui ont provoqué un bref accès de panique à bord de l'avion.

Le suspect était en transit à l'aéroport d'Amsterdam, a affirmé à La Haye une représentante de la police néerlandaise.

Les Pays-Bas, a-t-elle ajouté, n'envisagent pas de renforcer leur sécurité aérienne.

Selon un communiqué de l'agence fédérale de la sécurité des transports (TSA), «tous les passagers ont quitté l'avion, et l'appareil a été dirigé par précaution vers une zone isolée, où l'appareil et tous les bagages sont actuellement examinés. Un passager est en garde à vue et les (autres) passagers sont actuellement interrogés».

Les télévisions américaines ont montré en fin de journée l'image d'un agent de déminage sortant de l'appareil en tenue anti-explosifs.

Delta Airlines, la compagnie propriétaire de Northwest, avait indiqué précédemment à l'AFP qu'un passager de l'Airbus A330 avait été maîtrisé après avoir «causé une perturbation à bord en allumant quelques pétards».

Le département de la sécurité intérieure a indiqué vendredi dans un communiqué que les passagers «devraient faire l'objet de mesures de sécurité supplémentaires (...) pour les vols intérieurs et internationaux».

La sécurité à bord des avions américains a été considérablement renforcée après les attentats meurtriers du 11 septembre 2001, ce qui n'a pas empêché de nouvelles tentatives audacieuses.

Le 22 décembre 2001, le Britannique Richard Reid avait tenté de faire exploser un vol Paris - Miami en dissimulant un explosif dans sa chaussure.

Reid, qui se décrivait comme un terroriste lié à Al-Qaïda, avait échoué à allumer la mèche de son dispositif et avait pu être maîtrisé par l'équipage.