La réforme de la couverture santé aux Etats-Unis, fruit d'un compromis entre démocrates, devrait être approuvé jeudi matin au Sénat, alors que le président Barack Obama a assuré que le texte était conforme à ses aspirations.

Mercredi, alors que les sénateurs effectuaient leurs derniers votes de procédure, le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a obtenu l'assentiment général pour avancer d'une heure le vote final au lendemain matin 07h00.

En début de semaine, il était encore question d'un vote jeudi soir, mais démocrates et républicains se sont mis d'accord pour éviter un vote en plein réveillon de Noël.

La réforme, sur laquelle plusieurs générations d'hommes politiques depuis le président Theodore Roosevelt (1901-1909) ont planché sans pouvoir la concrétiser, devrait marquer la présidence de Barack Obama.

Dans un entretien accordé au Washington Post mardi, M. Obama a dit «ne pas soutenir le projet de loi (seulement) du bout des lèvres. Je suis très enthousiaste vis-à-vis de ce que nous avons réussi». Selon M. Obama, qui assure que l'essence de la réforme n'a pas été altéré, le Sénat a accompli «95%» de ce qu'il avait promis.

«Est-ce que ces éléments de loi contiennent exactement tout ce que je veux? Bien sûr que non. Mais ils comportent les mesures nécessaires à la réduction des coûts (de santé) pour les entreprises, les familles et l'Etat», a-t-il plaidé.

Le projet de loi du Sénat, contrairement à celui déjà voté à la Chambre des représentants le 7 novembre, ne prévoit pas la création d'une caisse d'assurance maladie gérée par l'Etat qui aurait été mise en concurrence avec les assureurs privés, une disposition surnommée «option publique». M. Obama a reconnu que ce sujet était «devenu un motif de contentieux entre la gauche et la droite».

L'aile droite du parti démocrate a longtemps bataillé et finalement obtenu satisfaction pour exclure l'option publique du projet de loi final.

Ainsi, un premier vote de clôture des débats a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi.

Avec ce vote, la majorité a fait le plein de ses voix au Sénat (58 démocrates et deux indépendants), montrant ainsi que le chef des démocrates, Harry Reid, bénéficie désormais des 60 voix sur 100 nécessaires à l'adoption du projet.

Il peut ainsi éviter une obstruction des républicains pour l'adoption du texte.

Aucun des 40 républicains n'a voté pour la clôture des débats.

Les républicains ont tout tenté pour bloquer la réforme dont ils estiment qu'elle aggravera le déficit et fera grimper les prix des polices d'assurance.

Le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a souligné mardi que le «vote final au Sénat n'est pas le vote final» sur la réforme, puisque les débats se poursuivront en janvier entre la Chambre des représentants et le Sénat pour fusionner les deux versions du texte.

M. Reid qui était interrogé mardi sur le processus de fusion des deux textes, a déclaré à la presse: «Nous sommes concentrés sur l'adoption de ce projet de loi au Sénat. Nous nous occuperons des choses à venir ultérieurement».

Les discussions entre les deux chambres devraient être tendues, notamment sur l'option publique ou encore sur la question de l'utilisation de fonds publics pour l'avortement.

Le projet de loi de la chambre haute vise à fournir une couverture à 31 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus: 94% des moins de 65 ans seraient couverts.