Le Congrès ne badine pas avec la sécurité de Barack Obama: des élus ont passé jeudi sur le gril le chef du «Secret Service», chargé de protéger le président, après l'intrusion d'un couple non-invité à la Maison-Blanche lors d'un dîner.

À 9H30 jeudi, Mark Sullivan le chef du Secret service a fait son entrée sous les flashs et les caméras dans la salle bondée de la commission de la Sécurité intérieure.

Les hommes et femmes du «Secret Service» sont ces super-flics triés sur le volet qui accompagnent en permanence le président et les hautes personnalités américaines. Ces anges-gardiens sont reconnaissables à leurs costumes noirs, leurs oreillettes et accessoirement leurs lunettes de soleil.

Démunis de tous ces attributs, M. Sullivan s'est assis seul jeudi face aux élus pour répondre des «failles» de la sécurité autour du président lors du dîner officiel en l'honneur du premier ministre indien Manmohan Singh le 24 novembre. Au cours de ce dîner, un couple sans invitation a réussi à s'introduire à l'intérieur de la Maison-Blanche et à se faire photographier avec le président Obama.

Le couple d'intrus - le quadragénaire rondouillard Tareq Salahi et son épouse, la sémillante blonde Michaele- qui intrigue la presse américaine depuis plusieurs jours n'était pas présent, alors qu'il avait été convoqué.

La commission pourrait assigner M. et Mme Salahi à comparaître.

«Aujourd'hui, nous portons un regard sévère sur les activités et les manquements du Secret Service qui ont été révélés et confirmés par cet incident», a prévenu en préambule le président de la commission, Bennie Thompson.

Le patron du Secret Service a d'emblée reconnu la faute.

«À nos yeux, une erreur a été commise», a-t-il dit en ajoutant: «nous ne pouvons nous permettre aucune erreur».

«Je regrette que le 24 novembre des protocoles établis et des procédures n'aient pas été suivis, permettant à deux individus d'entrer à la Maison-Blanche» sans invitation. «Leur entrée à la Maison-Blanche est inacceptable et indéfendable», a-t-il dit.

M. Sullivan a également annoncé que trois agents convaincus d'avoir laissé passer le couple Salahi à un point de contrôle avaient été suspendus et risquaient de perdre leur emploi.

«Les erreurs de sécurité ne peuvent s'expliquer pas de petits écarts de quelques employés en première ligne», a répondu M. Thompson.

Le super-flic a dû ensuite répondre aux questions des élus. Parmi les plus sévères, la représentante démocrate Barbara Lee a qualifié les faits du 24 novembre de «graves».

Le républicain Peter King s'en est pris à l'administration en réclamant le témoignage de Désirée Rogers, la secrétaire chargée du protocole à la présidence américaine, qui était également invitée à témoigner mais a choisi de ne pas venir, comme l'a indiqué la Maison-Blanche.

«La Maison-Blanche ne devrait pas pouvoir faire obstruction en refusant la demande de la commission d'entendre Mme Rogers», a-t-il dit, en précisant que si quelqu'un du service du protocole avait été présent au point de contrôle, l'incident n'aurait pas eu lieu.