Quatre policiers ont été tués par balle dans une embuscade qui leur a été tendue dimanche pour des motifs encore inconnus dans un café près d'une base militaire dans l'État de Washington (nord-ouest des Etats-Unis), a-t-on indiqué de source policière.

Le porte-parole du shérif du comté de Pierce, Ed Troyer, a indiqué que les officiers de police étaient assis à une table, avant de prendre leur service, quand au moins un suspect est entré dans le café vers 08H15 locales (16H15 GMT) et a tiré sur eux.

«Nous sommes en présence de quelqu'un qui est entré de façon flagrante pour tirer sur quatre policiers, les tuant tous les quatre», a déclaré M. Troyer après la fusillade qui s'est déroulée près de la base de l'armée de l'Air de McChord, à Tacoma, à 56 km de Seattle.

Le porte-parole n'a pas donné l'identité des victimes, déclarant seulement que ces officiers avaient effectué toute leur carrière dans la police de cet Etat.

Les quatre policiers --trois hommes et une femme-- étaient en uniforme et portaient un gilet pare-balles lorsqu'ils ont été abattus.

Ed Troyer a indiqué que les autorités pensaient qu'ils avaient été la cible spécifique des suspects, sans préciser quelles pouvaient avoir été les motivations de ces derniers, alors que le personnel du café et les clients n'ont pas essuyé de coups de feu.

«C'était certainement une embuscade. Il y avait deux serveurs et quelques clients. Aucun d'entre eux n'a été touché ni visé», a poursuivi M. Troyer, ajoutant qu'il ne s'agissait pas d'un vol.

«Il n'y a pas eu vol. Les tireurs sont arrivés et ont ouvert le feu sur les quatre policiers», a-t-il dit.

Il a précisé qu'au moment de la fusillade, les policiers travaillaient sur leurs ordinateurs portables.

«Ils allaient prendre leur service. Ils étaient en train d'avoir une réunion pour examiner des papiers administratifs et ce sur quoi ils allaient travailler, une procédure habituelle», a encore précisé le porte-parole.

Il semblerait, selon la police, qu'un seul homme ait tiré, mais les enquêteurs sont aussi «à la recherche d'une autre personne».

Le suspect a été décrit comme «un homme noir ayant une vingtaine ou une trentaine» d'années, a encore précisé M. Troyer à la presse.

«Il est entré avec une arme de poing et a tiré de multiples coups de feu avant de s'enfuir», a-t-il ajouté.

Le tireur avait un air débraillé et est reparti à pied, a encore précisé la police.

«Nous espérons tous que quelqu'un a pu entendre ou voir quelque chose ou bien que quelqu'un connaisse cet homme», a poursuivi le porte-parole. La police a offert une récompense de 10.000 dollars pour toute information conduisant à l'arrestation du tireur.

M. Troyer a précisé dans la soirée sur la chaîne de télévision King 5 qu'un des policiers a réussi à ouvrir le feu sur le tueur avant de décéder. «Nous espérons qu'il l'a atteint. Et s'il l'a atteint, cela signifie qu'il est blessé», a-t-il déclaré, ajoutant que les hôpitaux de la région avaient été alertés.

Quelque 200 policiers étaient engagés dimanche soir dans une chasse à l'homme, selon M. Troyer qui a indiqué que la police ne disposait d'aucun indice.

Selon les médias locaux, la police a eu du fil à retordre récemment avec des gangs de ce quartier mais le porte-parole a semblé exclure l'hypothèse que cette fusillade soit une épreuve d'initiation d'un gang.

«Faire une chose pareille, pour un membre de gang, serait vraiment exceptionnel», a souligné M. Troyer. «Les gangs ne seraient pas satisfaits d'une telle initiative car cela focaliserait l'attention sur eux et ce n'est pas ce qu'ils veulent. Ce n'est pas dans cette direction que nous nous allons».

Cette fusillade intervient après plusieurs autres qui ont eu lieu ce mois-ci aux Etats-Unis, dont celle survenue sur la base militaire de Fort Hood (Texas, sud), le 5 novembre, qui a fait 13 morts et 42 blessés.

Le gouverneur de l'Etat de Washington, Chris Gregoire, s'est dit «choqué et horrifié».