Trois randonneurs américains emprisonnés depuis trois mois en Iran après être entrés en territoire iranien en provenance d'Irak ont été accusés d'espionnage, a-t-on indiqué lundi de source judiciaire.

«L'accusation pesant sur les trois Américains arrêtés à la frontière entre l'Iran et l'Irak est l'espionnage et l'enquête les concernant continue», a déclaré le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité par l'agence officielle Irna. «L'enquête continue et dans un avenir pas très lointain il y aura une déclaration à leur propos», a-t-il ajouté.

À Berlin où elle se trouve en visite, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a aussitôt affirmé que l'Iran n'avait «pas de preuves» pour accuser d'espionnage les trois Américains arrêtés le 31 juillet par les Iraniens pour «entrée illégale» sur leur territoire.

«Nous croyons fermement qu'il n'y a pas de preuve pour retenir le moindre chef d'accusation», a déclaré Mme Clinton à la presse. «Nous réitérons notre demande que le gouvernement iranien fasse preuve de compassion envers ces trois jeunes et les relâche», a-t-elle ajouté.

Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans et Josh Fattal, 27 ans, avaient disparu le 31 juillet au cours d'une randonnée dans une région montagneuse aride du Kurdistan irakien, où la frontière est peu marquée entre l'Iran et l'Irak. L'Iran avait par la suite informé les États-Unis, par l'intermédiaire de l'ambassade helvétique, de leur arrestation sur le sol iranien.

Selon leurs familles, ils se sont simplement perdus, mais les autorités iraniennes ont indiqué ne pas se satisfaire de ces explications.

Le 29 octobre, des diplomates de l'ambassade de Suisse, qui représente les intérêts américains en Iran, avaient rendu visite aux trois jeunes gens à la prison d'Evine à Téhéran pendant 40 minutes et leur avaient apporté des vêtements, des livres et de quoi écrire.

Il s'agissait de la seconde visite consulaire effectuée par les diplomates suisses auprès des trois Américains, après celle du 29 septembre.

«Nous avons été informés par le département d'État (américain) du fait que Shane, Sarah et Josh sont en bonne santé physique et nous sommes évidemment heureux qu'ils aient pu recevoir une nouvelle visite», avaient écrit le 30 octobre les familles des trois Américains, commentant la venue des diplomates suisses.

Les familles avaient remis à la mi-octobre une pétition à la mission iranienne aux Nations unies pour réclamer leur libération.

Le Congrès des États-Unis avait réclamé la libération des trois citoyens américains et qu'ils puissent communiquer par téléphone avec leur famille aux États-Unis.

En l'absence de liens diplomatiques entre Téhéran et Washington, c'est la Suisse qui assure la représentation des intérêts américains en Iran.