Dénonçant Barack Obama comme le «pouvoir blanc dans un visage noir», plus de 200 Noirs américains ont manifesté samedi à Washington pour protester contre la politique du premier président noir des États-Unis, réclamant notamment le retour des soldats américains.

Il s'agissait de la première manifestation de Noirs américains contre la nouvelle administration depuis l'arrivée au pouvoir en janvier dernier de Barack Obama.

Les manifestants ont notamment tancé le président américain pour la poursuite de «l'agenda impérialiste de Washington à travers le monde».

«Nous constatons que Barack Obama représente le pouvoir blanc dans un visage noir», a déclamé à l'aide d'un mégaphone Omali Yeshitela, président de «la coalition Black is Back», organisation de défense des droits civiques.

«Il (Obama) est un instrument de nos ennemis impérialistes et nous demandons notre liberté et le retrait immédiat de toutes les troupes américaines d'Afghanistan», a-t-il ajouté.

Les protestaires ont également demandé au chef de l'exécutif de supprimer le commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), de ne plus intervenir au Venezuela, ainsi que de mettre fin à l'embargo sur Cuba et au «blocus» du Zimbabwe.

Charles Baron, membre du Conseil municipal de New York et ancien membre des Black Panthers, mouvement révolutionnaire du Black Power dans les années 60 et 70, a, de son côté, reproché au président Obama de ne pas se préoccuper de la détresse des Afro-Américains.

«Nous ne sommes pas satisfaits de lui et (...) ce coup de l'espoir et du changement n'a été qu'une illusion pour le peuple noir», a encore dit Charles Baron à l'AFP pendant la manifestation.

Affirmant en outre que si (les Noirs) «avaient été heureux qu'Obama mette fin au monopole de l'homme blanc à la Maison Blanche», ils s'attendaient beaucoup plus en réalité à ce que son occupant procède à des changements en politique intérieure et extérieure.