De longs débats se poursuivaient samedi soir à la Chambre des représentants américaine, après une brève visite au Capitole du président Barack Obama, qui a exhorté les élus à voter pour son ambitieuse réforme du système de santé.

Vers 19H00 (OOHOO GMT) samedi, les débats entamés huit heures auparavant, se poursuivaient toujours et ne devaient se terminer que tard dans la soirée.

Le président a fait une brève apparition auprès des démocrates de la Chambre des représentants réunis à huis-clos à la mi-journée. Il a encouragé ses troupes dans un discours d'environ 30 minutes.

M. Obama s'est ensuite exprimé depuis la Maison Blanche en expliquant qu'il a dit aux élus «que des opportunités comme celles-ci se présentent peut-être une fois à chaque génération».

Devant les parlementaires, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi a déclaré en s'adressant aux Américains: «Ce projet de loi vous donne, à vous et à votre docteur, le contrôle de votre santé, les compagnies d'assurances ne se trouveront plus en travers du chemin». Cette réforme est attendue depuis une centaine d'années, a souligné Mme Pelosi qui a cité les premières initiatives du président Theodore Roosevelt.

Exceptionnellement réunis au Capitole un samedi, les élus de la Chambre des représentants doivent se prononcer sur le texte d'environ 2 000 pages, visant à fournir une couverture maladie à des millions d'Américains qui en sont dépourvus.

Mais les républicains s'opposent à ce plan, d'un coût net de près de 900 milliards de dollars sur 10 ans (2010-2019).

Par ailleurs, une poignée de démocrates susceptibles de voter «non» ont fait l'objet de toutes les attentions depuis vendredi. Certains veulent interdire le financement des avortements par des fonds publics et des élus hispaniques cherchent à avoir l'assurance que le projet de loi n'empêchera pas les immigrants en situation illégale de se doter d'une couverture maladie.

Mme Pelosi, a besoin de 218 voix sur 435 pour faire adopter le texte. Elle dispose dans son groupe de 258 démocrates, et ne peut se permettre que 40 défections.

Au fil de la journée et après le passage du président, les démocrates semblaient davantage confiants dans l'issue du vote.

Du côté républicain, aucun vote en faveur de la réforme n'était attendu.

Samedi, des militants anti-réforme se sont rassemblés devant le Capitole aux cris de «Tuez le projet de loi» («Kill Bill»).

«Nous votons sur la prise de contrôle de la couverture maladie de Mme Pelosi pour un coût de 1 000 milliards de dollars. Cela bouscule les libertés individuelles et engage le gouvernement là où il n'a rien à faire», a dit le représentant républicain Sam Johnson au cours du débat.

Le projet de loi permettrait à 36 millions d'Américains qui n'en ont pas de s'offrir une couverture santé. Au total, 96% d'Américains seraient couverts dans le cadre du plan démocrate, qui cherche à faire baisser les coûts de la santé.

Par ailleurs, le plan prévoit la création d'un système d'assurance maladie géré par le gouvernement qui doit être mis en concurrence avec les compagnies privées.

Les États-Unis sont le seul pays industrialisé qui n'assure pas à ses citoyens une couverture maladie.

Après la Chambre, le Sénat où un projet de loi similaire est à l'étude, devra se prononcer sur la réforme du président.