Le président américain Barack Obama a pris devant les chefs de communautés autochtones réunis à Washington l'engagement de donner aux Autochtones une chance égale de prendre part au «rêve américain» et de leur redonner voix au chapitre sur les affaires qui les concernent.

Lors d'une conférence qu'il a décrite comme «historique» parce qu'elle rassemblait le plus grand nombre de chefs autochtones dans l'histoire des États-Unis, M. Obama a noté que peu de groupes avaient «été davantage marginalisés et aussi longtemps ignorés par Washington que les Native Americans», utilisant l'appellation consacrées des populations originelles du pays. «Je sais que vous êtes peut-être sceptiques et que vous doutez qu'il en ira différemment cette fois, et vous en avez le droit», a dit M. Obama devant les chefs des 564 tribus reconnues par le gouvernement.

«Je veux que vous sachiez que je suis tout à fait déterminé à tenir l'engagement de forger avec vous un avenir nouveau et meilleur» pour des communautés, a-t-il relevé, plus durement touchées que la plupart des autres par la pauvreté, le chômage, la maladie, l'alcoolisme ou la criminalité.

«C'est l'engagement de restaurer la relation (entre le gouvernement et les tribus) afin que vous soyez des partenaires à part entière dans l'économie américaine, et pour que vos enfants et petits-enfants aient des chances égales (aux autres) quand il s'agit de connaître le rêve américain», a-t-il dit.

Accélération du processus de reconnaissance

Des membres du pouvoir fédéral américain se sont engagés d'ailleurs mercredi au Sénat à réformer la procédure de représentation des communautés autochtones, qui attendent depuis déjà plusieurs dizaines d'années une reconnaissance officielle du gouvernement.

Mais ils ont mis en garde sur le temps qui sera nécessaire avant qu'une telle décision entre en vigueur: jusqu'à deux ans. Les 564 groupes des États-Unis avaient envoyé chacune un représentant à la Maison-Blanche mercredi.

Une reconnaissance au niveau fédéral des tribus autochtones leur permettrait de prétendre à une aide économique, à des terres, à des allocations logement et à d'autres prestations publiques.

Quelles seront les communautés reconnues par le gouvernement? C'est le ministère américain de l'Intérieur qui doit normalement se pencher sur la question et donner sa réponse au plus tard dans 25 mois.

Pour certaines tribus, cela fait déjà 30 ans qu'elles ont déposé leurs pétitions au Bureau fédéral des affaires indiennes. Quelque 80 groupes d'Indiens espèrent une reconnaissance formelle.

«Nous avons survécu aux déplacements forcés, au génocide, à la guerre civile, à l'incendie de notre palais de justice», explique Ann Tucker, présidente de la nation Muscogee de Floride. «Nous avons assez attendu qu'un processus bancal vienne décider de notre destin».

Avec AP