Mercredi, premier anniversaire de l'élection historique d'un Noir à la présidence des États-Unis, s'annonce pour Barack Obama comme une journée de plus à besogner à la grande promesse du changement.

Un an après avoir parachevé dans la liesse populaire un parcours l'ayant mené en une dizaine d'années du Sénat de l'Illinois à la présidence de la première puissance mondiale, M. Obama participera à une réception diplomatique à la Maison-Blanche, puis se rendra dans le nord du pays. Dans le Wisconsin, le président martèlera dans une école son message sur l'un de ses grands desseins, la réforme de l'école.

La Maison-Blanche n'a annoncé aucune célébration de ce 4 novembre 2008, semblant reconnaître que l'heure n'est pas à la célébration.

Depuis la nuit enchantée de Chicago et surtout depuis l'investiture du 20 janvier 2009, l'euphorie de la victoire a cédé la place au laborieux exercice du pouvoir et le discours a changé. «Changer les choses est toujours difficile», est devenu un leitmotiv, surtout en période de difficultés économiques.

Cette semaine anniversaire verra vendredi la publication des chiffres de l'emploi en octobre. L'attente commune est que le taux de chômage aura encore augmenté, après un mois de septembre à 9,8%, un record depuis 1983.

«Nous nous attendons à voir des emplois disparaître dans les semaines et les mois à venir», a reconnu M. Obama lundi.

Une grande réforme, celle de la santé, sur laquelle M. Obama joue gros, devrait passer cette semaine l'épreuve de la Chambre des représentants avant celle, nettement plus redoutable, du Sénat.

À l'international, le dénouement de l'imbroglio électoral afghan lundi laisse M. Obama devant un redoutable dilemme à l'heure de décider d'envoyer ou pas des dizaines de milliers de soldats supplémentaires en Afghanistan.

Et mardi, les Américains du New Jersey, de Virginie, de New York et d'ailleurs étaient appelés à des élections locales.

«Je ne crois pas que ces élections présagent beaucoup de ce qui se passera en 2010», année d'élections à mi-mandat, cherche à rassurer le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs.

Les avis divergent sur le caractère de test qu'auraient ces consulations. Mais leurs résultats seront minutieusement analysés à la recherche d'indications sur la faculté de M. Obama de maintenir la dynamique de 2008 ou sur la séduction exercée par un éventuel renouveau républicain.

Les républicains accusent M. Obama d'avoir grevé le budget par des interventions étatiques extraordinaires mais inefficaces selon eux pour relancer l'économie. Ils l'accusent de brader la puissance américaine en tentant le dialogue avec les ennemis des États-Unis comme l'Iran.

La popularité de M. Obama s'érode doucement. Plus de 50% des Américains continuent à approuver son action. Mais, après l'état de grâce, les comparaisons apparaissent entre ce que M. Obama et ses prédécesseurs ont accompli dans l'année suivant leur élection, ainsi que les questions sur sa stratégie économique.

M. Obama assure que son action et son gigantesque plan de relance, l'une des grandes initiatives menées à bien, ont sauvé l'économie du «gouffre» et qu'ils ont contenu l'augmentation du chômage.

À l'étranger, ses collaborateurs créditent M. Obama d'avoir restauré l'image internationale des États-Unis et en ont trouvé une confirmation dans l'attribution, certes contestée, du prix Nobel de la Paix. Et ils exhortent à la patience.