Le vice-président Dick Cheney a déclaré au FBI qu'il n'avait aucune idée de qui avait pu révéler aux médias que Valerie Plame, femme d'un critique virulent de l'administration Bush, travaillait pour la CIA.

Dans une interview de 2004, le vice-président exprime ses craintes concernant Joseph Wilson, le mari de Plame, un ancien ambassadeur en Afrique qui avait dénoncé la distorsion d'informations ayant servi à justifier la guerre en Irak.

Lewis «Scooter» Libby, ex-conseiller de la Maison Blanche, a été inculpé de parjure, obstruction à la justice et mensonge au FBI lors de l'enquête cherchant à identifier celui qui avait brulé Plame. A la fin du procès, le procureur Patrick Fitzgerald avait signalé «un nuage autour du vice-président» sur la révélation du métier de Plame.

George W. Bush avait commué la peine de prison de 30 mois finalement infligée à Libby, mais refusé de suivre Cheney qui demandait le pardon.

Le compte-rendu de l'interview du FBI a été publié vendredi par un groupe de vigilance citoyenne, qui avait réclamé le document au nom de la loi sur la transparence administrative.

Cheney affirme dans cet entretien qu'il ne voit pas qui peut être à l'origine de la fuite, nie en avoir parlé au président, mais laisse entendre que Karl Rove, le principal conseiller politique de Bush, était au courant. Si Cheney est certain de ne pas en avoir parlé, il se montre beaucoup plus évasif sur la plupart des autres questions qui lui ont été posées, n'hésitant pas à dire qu'il ne se rappelle pas.

Le procès a permis d'établir que Cheney avait parlé de l'agent Plame à Libby avant que l'information ne soit révélée par le chroniqueur conservateur Robert Novak en juillet 2003.

Selon Valerie Plame, la Maison Blanche a dévoilé en juillet 2003 son nom à la presse et le fait qu'elle travaillait pour la CIA pour se venger des critiques de son mari. Ce dernier, l'ancien ambassadeur Joseph Wilson, avait accusé l'administration Bush de déformer les informations des services de renseignement sur le yellowcake, du combustible nucléaire que l'Irak aurait acquis au Niger, pour exagérer la menace représentée par le régime de Saddam Hussein. George W. Bush a utilisé cet argument pour rallier l'opinion à la guerre.