Le fabricant américain de pistolets à décharge électrique Taser International a reconnu pour la première fois que l'impulsion électrique de ses pistolets controversés pouvait provoquer un risque cardiaque «minime» et conseille aux policiers de ne pas viser le thorax.

Dans un «guide de visée du Taser» publié mi-octobre à l'intention de ses usagers, Taser indique qu'il est préférable «quand cela est possible, d'éviter les tirs sur la poitrine, ce qui évite la controverse de savoir si un tir de pistolet électrique a une incidence ou non sur le coeur».

Quand l'impulsion du pistolet a un effet sur le coeur, «les recherches ont conclu que la distance qui sépare le coeur du dard d'un pistolet en est le premier facteur explicatif», affirme le fabricant dans son guide au langage très technique et mesuré.

Ce dernier note toutefois que les accidents cardio-vasculaires sont de toute façon une des premières causes de décès aux États-Unis et que «ce genre de décès arrive aussi sur un cours de golf».

Néanmoins Taser préconise d'«abaisser le point de tir lors d'une décharge frontale vers le bas de la masse plutôt que le centre», encourageant à tirer vers le bas de l'abdomen plutôt qu'au niveau du thorax.

Le Taser permet de neutraliser un suspect en libérant une décharge qui provoque une paralysie neuro-musculaire. Cette arme, utilisée par 14200 groupements de forces de l'ordre dans le monde dont au moins 12000 en Amérique du nord, mais aussi en Grande-Bretagne et en France, est présentée comme une alternative, moins dangereuse, aux armes à feu.

Selon Amnesty international, entre 2001 et décembre 2008, 351 personnes ont trouvé la mort après avoir subi une décharge de Taser.