La Chambre des représentants américaine a autorisé par un vote jeudi la venue de détenus de Guantanamo sur le sol américain pour y être jugés.

Le projet de budget 2010 du département de la Sécurité intérieure «interdit que les actuels détenus soient transférés aux Etats-Unis (...) sauf pour y être jugés et seulement après que le Congrès aura reçu un plan détaillé» des risques encourus.

Le projet de budget a été adopté par 307 voix contre 114.

Juste avant le vote de ce texte, la Chambre a rejeté par 224 voix contre 193 une tentative des républicains d'empêcher la venue de détenus de Guantanamo sur le sol américain pour y être jugés.

La mesure déposée par le représentant du Kentucky (centre-est) Hal Rogers s'opposait à «toute disposition autorisant qu'un détenu prisonnier à Guantanamo Bay, Cuba, soit amené aux Etats-Unis pour y être jugé ou incarcéré».

La prison de Guantanamo renferme encore 223 détenus, parmi lesquels près de 80 attendent d'être libérés et une petite soixantaine pourraient être jugés.

Par ailleurs, le même texte empêche la publication de photos de sévices infligés à des détenus capturés lors d'opérations antiterroristes entre septembre 2001 et janvier 2009, date de la prise de fonction de Barack Obama.

Il demande au secrétaire à la Défense de certifier que la publication de ces images «mettrait en danger les citoyens américains, les membres des forces armées américaines ou les employés du gouvernement déployés à l'étranger».

Comme leurs collègues de la Chambre, les républicains du Sénat tentent d'empêcher la venue des détenus sur le sol américain.

Le sénateur Lindsey Graham a déposé mardi un amendement interdisant la venue aux Etats-Unis des cinq accusés du 11-Septembre, aujourd'hui incarcérés à Guantanamo, pour être jugés devant un tribunal de droit commun.

Les républicains réclament que ces détenus soient jugés à Guantanamo par des commissions militaires (tribunaux militaires d'exception).

Cinq hommes sont aujourd'hui poursuivis par les Etats-Unis pour avoir organisé le 11-Septembre: Khaled Cheikh Mohammed, Walid ben Attash, Ali Abdul Aziz Ali, Ramzi ben al-Shaibah et Mustapha Ahmed Adam al-Hawsawi. Ils risquent tous la peine de mort.

La semaine dernière, le Congrès, dominé par les démocrates, avait accepté dans les projets de loi 2010 des budgets de la Défense et de la Sécurité intérieure, négociés entre les deux chambres, d'autoriser le transfèrement, interdit depuis juin, de détenus de Guantanamo sur le sol américain, sous certaines conditions.