L'administration et le Congrès américains se préparent à lancer une nouvelle batterie de sanctions contre Téhéran au cas où le dialogue amorcé avec la République islamique sur son programme nucléaire viendrait à échouer.

«Si l'Iran ne respecte pas ses obligations (...) les Etats-Unis seront obligés de se tourner vers des sanctions renforcées», a déclaré mardi Stuart Levey, sous-secrétaire d'Etat au Trésor chargé du renseignement financier et de la lutte contre le terrorisme devant la commission Bancaire du Sénat.

Toutefois, le secrétaire d'Etat adjoint James Steinberg a nuancé cette affirmation en vantant la stratégie de discussion voulue par l'administration du président Barack Obama et en soulignant l'importance de la «double stratégie» (discussions et sanctions).

«L'administration a choisi la double stratégie qui présente un choix clair pour les dirigeants iraniens: ils peuvent négocier en toute bonne foi (...) ou ils peuvent choisir l'isolement et une pression internationale croissante», a dit M. Steinberg.

Le groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et l'Iran se sont retrouvés la semaine dernière à Genève pour des discussions sur le programme nucléaire iranien. Les Etats-Unis ont qualifié ces discussions de «positives» tout en insistant sur le fait qu'ils en attendaient «plus» de la part de Téhéran.

De son côté, le président de la commission Bancaire, Christopher Dodd, s'est montré déterminé à produire un texte dès ce mois-ci. «Dans les deux prochaines semaines», a-t-il dit à l'AFP.

«Je suis déterminé à faire en sorte que cette législature donne au président Obama les outils dont il a besoin pour affronter les menaces posées par l'Iran», a ajouté le sénateur démocrate devant la commission.

Le projet de loi rassemblerait les idées de plusieurs sénateurs démocrates et républicains qui ont travaillé sur la question et proposé des textes comportant des sanctions.

Parmi les mesures proposées figurent notamment des pénalités qui seraient imposées aux compagnies contribuant aux importations d'essence par l'Iran ou aidant Téhéran à améliorer ses capacités de raffinage.

En outre, M. Dodd a ajouté, sans autre précision, que son projet de loi comporterait un «renforcement de l'embargo commercial sur l'Iran».

Parallèlement, M. Steinberg a noté que «les Russes semblent un peu plus ouverts à des sanctions supplémentaires», mais que les négociations diplomatiques doivent continuer avec l'Iran car elles représentent une clé du soutien de Moscou. Du côté des Chinois, M. Steinberg, qui s'est rendu à Pékin la semaine dernière, estime que «les efforts vont payer», même si, reconnaît-il, les Chinois ont des «intérêts» dans la région.

M. Steinberg a reconnu que certaines sanctions pouvaient ne pas toucher le gouvernement iranien. Mais d'autres ont cette capacité, a-t-il dit, en citant l'exemple des Gardiens de la révolution qui pourraient être visés par des sanctions de façon «particulièrement efficace».

«D'ici à la fin du mois, nous aurons des indices clairs sur ce que sont leurs intentions», a-t-il dit en évoquant le 25 octobre, date à laquelle le nouveau site du programme nucléaire iranien pourra être inspecté.

De son côté, la Chambre des représentants a approuvé jeudi dernier un texte visant à sanctionner les compagnies étrangères qui vendent de l'essence à l'Iran, dans le cadre du projet de loi de budget de l'Energie pour 2010.