Le conseiller américain pour la sécurité nationale, le général James Jones, s'est montré prudent dimanche quant aux chances de l'Iran de fabriquer une bombe atomique, après un article du New York Times évoquant un rapport alarmiste attribué à l'AIEA.

Selon le quotidien, le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique affirme que l'Iran a désormais suffisamment de connaissances «pour pouvoir élaborer et fabriquer» une bombe atomique «fonctionnelle».

Le chef de l'AIEA Mohamed ElBaradei a démenti dimanche l'existence d'un tel document.

Interrogé sur la chaîne de télévision CNN sur la question de savoir si Téhéran était plus proche qu'on ne pensait de pouvoir fabriquer une bombe atomique, le général Jones a répondu: «Non, nous nous en tenons aux rapports que nous avons publiés».

«On va voir circuler beaucoup de spéculations dans un sens ou dans un autre», a relevé le conseiller du président Barack Obama, préférant insister sur l'évolution «très importante» du dossier nucléaire iranien au cours des toutes dernières semaines, notamment l'annonce d'une visite des inspecteurs de l'AIEA sur le site de Qom prévue le 25 octobre.

«Ce que nous surveillons, ce sont leurs intentions», a déclaré le général Jones, interrogé sur le même sujet par la chaîne CBS. «L'Iran est désormais prêt à s'asseoir à la table des négociations», s'est-il félicité.

L'Iran a figuré en bonne place des débats politiques du dimanche matin sur les chaînes de télévision américaines, plusieurs parlementaires appelant à des sanctions contre Téhéran.

«Les Iraniens auront la bombe atomique si rien ne les fait changer d'avis. Il faut des sanctions sévères et il les faut maintenant», a lancé le sénateur démocrate Evan Bayh, sur la chaîne Fox.

Le sénateur s'est félicité de l'ouverture du dialogue obtenue jeudi à Genève lors de la réunion entre l'Iran et les six pays chargés du dossier nucléaire iranien (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie).

«Tenir ce dialogue est une bonne chose, mais il faut les obliger à tenir parole. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'ils disent mais ce qu'ils font», a-t-il martelé, accusant les Iraniens d'avoir «un passé de tromperie et de non-respect des accords signés».

Son collègue républicain Saxby Chambliss a estimé que des pourparlers avec l'Iran seraient plus efficaces avec de nouvelles sanctions déjà en place.

«Imposons des sanctions. Rassemblons nos alliés et disons que c'est ce que nous allons faire», a suggéré le sénateur.

Un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, a prôné une opération militaire des États-Unis contre l'Iran si les sanctions ne fonctionnent pas, afin de ne pas en laisser la charge à Israël.

«Une attaque israélienne contre l'Iran serait un cauchemar pour le monde car le monde arabe se rallierait à l'Iran», a-t-il observé. «Je ne veux pas qu'Israël porte ce fardeau».

Evoquant une intervention militaire «en dernier ressort», le sénateur a souhaité qu'elle frappe non seulement les installations nucléaires iraniennes mais aussi la capacité militaire de ce pays «avant qu'il ne détienne» l'arme atomique.