L'ex-président russe Boris Eltsine a été découvert, un soir, à quelques pas de la Maison-Blanche, apparemment ivre, vêtu seulement d'un caleçon et déclarant aller chercher une pizza, raconte l'ancien président Bill Clinton dans un livre cité hier par la Presse américaine.

Cet ouvrage, de 700 pages, a été tiré de longues heures d'enregistrements de conversations entre Bill Clinton et le journaliste et historien Taylor Branch. De larges extraits ont été publiés par l'USA Today. Eltsine l'incorrigible

L'ancien président américain a raconté «comment une beuverie nocturne de Boris Eltsine, lors d'une visite de 1995, a failli provoquer un incident international», a indiqué M. Branch au quotidien.

Boris Eltsine résidait à Blair House, tout près de la Maison-Blanche, quand il a été intercepté par des agents des services spéciaux alors qu'il tentait de héler un taxi.

L'ancien président russe, qui avait géré la désintégration de l'Union soviétique et cherché à instaurer la démocratie libérale dans son pays, est mort en 2007. Il était connu pour ses plaisanteries publiques en état d'ivresse, telle une tentative de diriger un orchestre à Berlin ou celle de tambouriner avec des cuillères sur la calvitie d'un président kirghiz.

Le livre de M. Branch, vieil ami de Bill Clinton, révèle aussi les opinions de ce dernier sur les candidats à sa succession. Ainsi, George W. Bush «était incompétent pour être président... mais avait de bons instincts de campagne».

Tandis que John McCain, finalement battu par Bush, puis par Barack Obama en 2008, «pourrait faire un bon président, mais il n'avait aucune idée sur comment mener une campagne», pense Bill Clinton.

Conversations secrètes

Le livre, qui doit sortir la semaine prochaine, est basé sur 79 interviews enregistrées en cachette à la Maison-Blanche. Les enregistrements auraient été gardés dans le tiroir à chaussettes du président.

Sur sa liaison avec la stagiaire Monica Lewinsky, Clinton a donné pendant des mois des réponses convenues. L'histoire a commencé parce que «j'ai craqué, j'ai craqué, j'ai simplement craqué», a-t-il fini par reconnaître.