Barack Obama, le premier président noir de l'histoire des États-Unis, pense que la vague de protestations à laquelle il fait face n'a rien à voir avec sa couleur de peau, a affirmé mercredi Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche.

«Le président ne croit pas que ces critiques aient quoi que ce soit à voir avec sa couleur de peau», a dit M. Gibbs, au lendemain de la diffusion sur la chaîne de télévision NBC d'un entretien avec Jimmy Carter, dans lequel l'ancien président démocrate, 84 ans, prétend le contraire.

«Je pense qu'une part écrasante de l'intense animosité qui s'est exprimée envers le président Barack Obama tient au fait qu'il est noir, qu'il est afro-américain», a observé M. Carter, qui a occupé la présidence de 1977 à 1981.

L'actuel président doit faire face à une intense vague de protestations, due pour une bonne part à son projet de réforme du système de santé.

Samedi à Washington, une manifestation a réuni plusieurs milliers d'adversaires de la réforme. Certains portaient des affiches sur lesquelles ils avaient affublé M. Obama d'une moustache à la Hitler.

«Je vis dans le Sud» des États-Unis, a continué M. Carter, un temps gouverneur de l'État méridional de Géorgie dont l'histoire a été marquée par l'esclavage et une discrimination raciale longtemps institutionnalisée.

«J'ai vu le Sud faire beaucoup de chemin. Mais cette tendance raciste existe toujours et je pense qu'elle est remontée à la surface en raison d'un sentiment partagé par beaucoup de Blancs, pas seulement dans le Sud mais dans l'ensemble du pays, pour qui les Afro-américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays», a-t-il poursuivi.