Le ressentiment exprimé ces derniers temps par de nombreux Américains contre le président Barack Obama et les critiques virulentes dont il fait l'objet sont liées au racisme, estime l'ancien président Jimmy Carter.

«Je pense qu'une part écrasante de l'intense animosité qui s'est exprimée envers le président Barack Obama tient au fait qu'il est noir, qu'il est afro-américain», a déclaré M. Carter, 84 ans, dans une interview diffusée mardi sur la chaîne NBC. «Je vis dans le Sud» des États-Unis, (dont l'histoire a été marquée par l'esclavage et une discrimination raciale longtemps institutionnalisée), «et j'ai vu le Sud faire beaucoup de chemin», a poursuivi M. Carter, qui vit en Géorgie (sud-est).

«Mais cette tendance raciste existe toujours, et je pense qu'elle est remontée à la surface en raison d'un sentiment partagé par beaucoup de Blancs, pas seulement dans le Sud mais dans l'ensemble du pays, pour qui les Afro-américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays», a-t-il poursuivi.

«C'est quelque chose d'abominable, qui me chagrine et me préoccupe profondément», a-t-il conclu.

La semaine dernière, le représentant de Caroline du Sud (sud-est) Joe Wilson a crié «vous mentez» pendant le discours solennel du président sur la réforme de la santé devant les deux chambres du Congrès, et des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Washington contre la politique du président Obama.

Certains observateurs démocrates ont déjà relié cette opposition au premier président noir du pays à la couleur de sa peau.