La justice américaine a imposé lundi une caution de 30 millions de dollars à Phillip Garrido, le ravisseur présumé de Jaycee Dugard, mais même réunie cette somme ne lui permettra pas de bénéficier d'une libération conditionnelle.
Le procureur du comté d'El Dorado, Vern Pierson, a précisé au terme de la deuxième apparition de Garrido devant un tribunal de Californie (ouest) lundi que même si celui-ci parvenait à réunir la somme imposée, il ne serait pas libéré au vue de ses antécédents criminels. Lors de cette comparution devant un tribunal de Placerville, la justice a également ordonné que Garrido fasse l'objet d'une expertise psychiatrique.
Le bourreau présumé de Jaycee Dugard, enlevée en 1991 lorsqu'elle avait 11 ans et retenue prisonnière pendant 18 ans, et sa femme Nancy sont poursuivis pour 29 chefs d'accusation, dont enlèvement, viol et séquestration, pour lesquels ils plaident non coupables.
La justice n'a réclamé aucune caution pour Nancy Garrido qui reste détenue à la prison du comté d'El Dorado, dans le nord-est de la Californie, tout comme son mari.
Le couple est accusé d'avoir séquestré Jaycee Dugard et ses deux filles, conçues avec Garrido, dans des cabanons et des tentes dissimulées au fond du jardin de leur maison située à Antioch à 70 km à l'est de San Francisco.
Le procureur Pierson a reconnu des erreurs judiciaires dans cette affaire, notamment lors de la libération conditionnelle de Garrido en 1988 après seulement 11 ans de détention, alors qu'il avait été condamné à une peine de 50 ans pour l'enlèvement et le viol, en 1976, d'une employée de casino à Reno (Nevada, ouest).
Il a par ailleurs indiqué que les autorités avaient mis autant de temps à retrouver Jaycee Dugard parce que Garrido avait mis en place une «histoire bien ficelée».
Il a enfin indiqué que Jaycee Dugard et ses filles, 15 et 11 ans, «se portaient exceptionnellement bien» au vu des événements qu'elles avaient vécus.
Le procureur a ajouté que le procès des Garrido ne se tiendrait probablement pas avant un an ou un an et demi.