Les New-Yorkais ont commémoré vendredi au son des cornemuses le huitième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3 000 morts, tandis qu'à Washington Barack Obama rendait hommage aux victimes pour la première fois en tant que président.

Le président américain a entamé ses premières commémorations du 11 Septembre en observant une minute de silence sur la pelouse de la Maison Blanche, à 08h46, l'heure exacte à laquelle un premier avion détourné avait percuté l'une des deux tours du World Trade Center (WTC) à New York.

Barack Obama, son épouse Michelle à ses côtés, a porté sa main sur le coeur au moment où a retenti la sonnerie aux morts rendant hommage aux victimes.

Au même moment, à New York, de nombreux Américains se réunissaient sur le site de Ground Zero, où résonnait le son des cornemuses.

Habitants, pompiers, policiers, ainsi que le vice-président américain Joe Biden étaient présents sur les lieux de l'attentat, au sud de Manhattan, où la pluie et le ciel gris rajoutaient à l'ambiance mélancolique de cette journée consacrée au souvenir.

Près de 3 000 personnes sont mortes, dont 2 752 à New York, le 11 septembre 2001 dans les attentats menés par Al-Qaïda, qui avaient amené l'ancien président George W. Bush à envahir l'Irak et l'Afghanistan dans le cadre de sa «guerre contre le terrorisme».

Ce dernier a marqué en privé son premier anniversaire du 11 Septembre depuis la fin de sa présidence, se contentant de publier un communiqué rendant hommage aux soldats américains et exhortant à poursuivre un combat résolu contre le terrorisme.

Alors qu'à New York, des familles de victimes égrenaient les noms de leurs proches tués dans les attentats, à Washington, le président américain se rendait au Pentagone où un Boeing d'American Airlines s'était écrasé sur le bâtiment qui abrite le ministère de la Défense, tuant 184 personnes.

Barack Obama a assuré devant des familles de victimes, sur le lieu de recueillement inauguré l'an dernier par George W. Bush, que les Etats-Unis ne «faiblir(aient) jamais dans la traque d'Al-Qaïda».

M. Obama, qui a déposé une gerbe en mémoire des victimes, a aussi exprimé l'immensité de la peine causée par les attentats: «les saisons qui passent ne peuvent pas diminuer la douleur et le manque infligés ce jour-là».

Daniel Jackson, 45 ans, qui a perdu son beau-père dans les attentats, a expliqué à l'AFP qu'il était «très en colère quand c'est arrivé. Mais huit ans ont passé et je me suis calmé». Il a dit regretter toutefois que les terroristes n'aient pas encore été jugés, ce qui le rend «fou».

Signe des tensions toujours vives qui traversent la société américaine à l'évocation du 11 Septembre, la chaîne CNN a annoncé un peu vite que des coups de feux avaient été tirés par la police non loin du Pentagone au moment où le président s'y trouvait. Quelques minutes plus tard, la chaîne précisait qu'il s'agissait seulement d'un exercice des garde-côtes.

A Moscou, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances, estimant que le 11 Septembre était «une bonne façon de ne pas oublier que nous devons mettre nos différences de côté» quand il s'agit de «lutter contre la menace» terroriste.

L'ambassadeur américain en Afghanistan a estimé, quant à lui, que le meilleur hommage à rendre aux victimes était d'atteindre «la paix» en Afghanistan.

Dans la soirée, deux immenses colonnes de lumière symbolisant les tours jumelles devaient illuminer le ciel de Manhattan.