Le président américain Barack Obama s'est dit ouvert à l'idée de taxer les sodas pour combattre l'obésité, tout en reconnaissant, dans un entretien à paraître, que les intérêts économiques en jeu rendaient l'affaire compliquée.

«C'est une idée que nous devrions creuser», a déclaré M. Obama au magazine Men's Health qui l'interrogeait pour son édition à paraître mi-septembre sur l'instauration d'une taxe sur les sodas et autres produits trop riches en sucres. «Nos enfants boivent beaucoup trop de sodas, cela ne fait aucun doute» et si la consommation de sodas n'est pas le seul facteur d'obésité, «c'est un facteur primordial», a-t-il dit dans cet entretien, selon des extraits publiés par avance par le magazine.

M. Obama a cependant relevé les «résistances» auxquelles de telles «taxes expiatoires» se heurtaient. Les parlementaires représentant certains États producteurs de sucre et d'autres édulcorants «sont sensibles à tout ce qui risquerait de réduire la demande pour de tels produits», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, «les gens ne veulent pas forcément entendre Big Brother leur dire ce qu'ils doivent manger ou ce qu'ils doivent boire, ce que je comprends», a-t-il dit dans cet entretien consacré aux moyens de mener une vie plus saine et au grand projet de M. Obama de réformer le système de santé américain, objet d'une intense bataille politique.

M. Obama, qui fait de l'exercice presque quotidiennement, s'est décrit comme «quelqu'un qui mange plutôt sainement». Il a fait mettre une coupe remplie de pommes dans le Bureau ovale, «la première mesure de réforme de la santé que nous ayons prise».

Mais, selon un rapport rendu public en juillet, deux tiers des Américains et un enfant sur cinq sont obèses ou en surpoids. Et les maladies provoquées par l'obésité coûteraient chaque année près de 150 milliards de dollars, presque deux fois plus que le cancer, selon les autorités sanitaires.