Le président américain Barack Obama, chahuté au cours d'un été marqué par un débat houleux sur la réforme santé et de mauvais sondages, se présentera mercredi soir devant le Congrès pour tenter de reprendre la main sur l'une de ses grandes priorités législatives.

«Nous allons construire une Amérique où la réforme de la santé apporte davantage de stabilité et de sécurité à chaque Américain», a déclaré lundi le président Obama dans un discours aux accents de campagne à l'occasion de la fête du Travail à Cincinnati (Ohio).

«Le débat a du bon car c'est important. Nous devons faire cela bien. Mais tout débat doit avoir une fin», a-t-il prévenu en laissant préfigurer un discours au cours duquel il devrait affirmer fermement devant les parlementaires la nécessité de parvenir à un compromis sur la réforme santé.

Le discours au Congrès interviendra au lendemain de la rentrée parlementaire, après un mois d'août marqué par une première baisse de la cote de popularité de M. Obama.

Dès le 6 août, à la veille de son 200e jour à la présidence, la popularité de Barack Obama est tombée à 50%, le taux le plus bas depuis son investiture. Depuis, sa cote reste à des niveaux comparables.

Par ailleurs, M. Obama a perdu l'un de ses plus solides soutiens, le sénateur Edward Kennedy, décédé le 25 août à l'âge de 77 ans. Ce poids lourd de la politique américaine avait fait de la réforme santé «la cause de sa vie».

Seule l'économie semble donner des signes encourageants, avec des destructions d'emplois en baisse en août.

Dans ce contexte, le discours de mercredi apparaît comme un test crucial pour le président, qui par ailleurs est mis en difficulté sur le front afghan où la guerre devient de plus en plus impopulaire à mesure que les pertes humaines augmentent.

Selon son porte-parole Robert Gibbs, M. Obama défendra dans son discours un système controversé d'assurance santé publique à créer en parallèle aux assurances privées existantes.

«Le président souhaite promulguer une loi cette année. Le président croit fermement que nous devons avoir une telle option pour apporter le choix et la concurrence, pour créer un contrôle sur les compagnies d'assurance», a déclaré M. Gibbs dimanche sur la chaîne de télévision ABC.

Cette option a rencontré une farouche opposition de la part des républicains et d'une partie des démocrates modérés.

«Les républicains ne vont pas accepter l'option publique. C'est une mauvaise idée», a déclaré dimanche sur CNN le gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty, l'un des ténors du parti conservateur, qui espère toutefois une solution sur la base d'un accord entre les deux partis.

Au centre, une poignée de sénateurs tentent de trouver des solutions acceptables par les deux côtés. Le démocrate Ben Nelson et la républicaine Olympia Snowe se sont par exemple prononcés pour une solution de couverture publique qui ne serait activée que dans le cas ou les compagnies d'assurances ne seraient pas en mesure d'assurer des prestations abordables.

Mais de son côté, l'aile gauche du parti démocrate attend un signal fort du président mercredi soir.

La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi entend ne pas céder sur l'option publique. «Un projet de loi sans option publique forte ne sera pas adopté à la Chambre», a-t-elle averti jeudi dans un communiqué.

M. Obama parlera devant les deux chambres du Congrès mercredi soir à 20H00, une heure de grande écoute à la télévision.