Les détenues enceintes ne seront plus enchaînées ni menottées dans l'État de New York lorsqu'elles accouchent ou sont menées à une visite médicale grâce à une loi signée en ce sens par le gouverneur de New York, David Paterson, a indiqué son bureau jeudi.

Tous les Etats américains, à l'exception de cinq, pratiquent dans leurs prisons l'usage des menottes ou de chaînes lors de visites médicales ou lors de l'accouchement d'une détenue.

L'Etat de New York rejoint ainsi le Texas, l'Illinois, la Californie, le Vermont et le Nouveau Mexique qui, avec les prisons fédérales, ont renoncé à enchaîner les femmes détenues pendant un accouchement.

Plusieurs détenues ont contesté devant la justice le fait d'avoir été enchaînées en salle de travail, parfois aux poignets et aux chevilles ainsi qu'avec une chaîne autour du ventre.

«C'est une victoire mais nous sommes surpris que tellement de temps se soit écoulé avant que la loi ne soit signée», a affirmé à l'AFP Corinne Carey, une responsable de la NYCLU, une organisation de défense des droits civiques basée à New York.

La loi votée à une écrasante majorité en mai par le parlement de l'Etat n'a été signée que trois mois plus tard (mercredi) par le gouverneur.

«Nous pensons que les services pénitentiaires avaient des objections», a-t-elle ajouté.

«La loi nous donne encore, en cas de risque de fuite ou pour la sécurité, l'option d'user d'une entrave minimum. C'est important parce que nous gérons un système pénitentiaire et que les détenus, hommes ou femmes, enceintes ou pas, sont des délinquants condamnés, qui sont parfois dangereux», a réagi pour l'AFP le porte-parole des services pénitentiaires de l'Etat de New York, Erik Kriss.

Une provision de la loi permet encore d'enchaîner la détenue enceinte par «un seul poignet» pendant son transport pour une visite médicale ou pour un accouchement «en cas de circonstances extraordinaires».