Près de huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, Al-Qaeda reste «très capable» de frapper les États-Unis, a jugé dimanche le chef d'état-major américain, dans un effort pour convaincre une opinion publique réticente de l'importance du combat en Afghanistan.

Le réseau extrémiste est «toujours très capable» de s'attaquer aux États-Unis et «très concentré sur cet objectif», a déclaré l'amiral Michael Mullen dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision NBC.

«Ils disposent également de capacités d'entraînement, de soutien et de financement», a-t-il ajouté.

Or, Al-Qaeda continue de bénéficier du soutien des talibans en Afghanistan et au Pakistan, a rappelé l'amiral Mullen, justifiant ainsi la guerre menée contre eux en Afghanistan, où la situation est «sérieuse et se détériore».

Il s'est inquiété de l'érosion du soutien de l'opinion publique vis-à-vis de l'engagement américain en Afghanistan, qui vise selon l'administration Obama à «désorganiser, démanteler et vaincre Al-Qaeda au Pakistan et en Afghanistan et empêcher leur retour».

Quelque 51% des Américains estiment que cette guerre ne vaut pas la peine d'être menée, contre 47% d'opinions favorables, selon un sondage réalisé mi-août pour le Washington Post et ABC News.

«Evidemment, ces chiffres sont préoccupants», a reconnu l'amiral Mullen, alors que le commandement américain en Afghanistan devrait réclamer cette année de nouveaux renforts.

Le président Obama, qui a érigé le front afghan en priorité de son mandat et déclaré que cette guerre était «une nécessité», a pour le moment ordonné le déploiement de 21 000 soldats supplémentaires, ce qui portera leur nombre à 68000 d'ici la fin de l'année.

La Maison-Blanche attend d'ici deux semaines un rapport d'évaluation du commandant des forces armées américaines et alliées en Afghanistan, le général Stanley McChrystal.

Le Pentagone a prévenu que ce rapport n'inclurait pas de recommandation chiffrée pour plus de troupes, mais Washington s'attend à recevoir prochainement une requête pour des renforts par milliers.

Selon les médias américains, le général McChrystal envisage trois options: une à «haut risque», consistant à ne demander que 15000 soldats supplémentaires, une «à moyen risque» prévoyant l'ajout de 25000 troupes et une «à faible risque» prévoyant l'envoi de 45000 hommes en plus.

Une méthode risquée, selon le sénateur américain John McCain, qui a dit dimanche craindre que les dirigeants américains ne lui accordent pas le nombre de soldats nécessaires sur le terrain sous la pression de l'opinion publique, échaudée par six ans de guerre impopulaire en Irak et des pertes humaines en hausse en Afghanistan.

Selon lui, le général McChrystal subit «de fortes pressions» au sein du gouvernement pour réduire ses demandes de renfort. Or «nous devons savoir exactement de quelles ressources il a besoin», puis laisser le Congrès américain en débattre avant l'ultime décision du président américain, a-t-il estimé sur la chaîne de télévision ABC.