Le président américain Barack Obama a répondu lundi à ceux qui ont recours aux «tactiques de la peur» pour s'opposer à son ambitieuse réforme de la santé, en lançant un site internet destiné à tuer dans l'oeuf les rumeurs qui entourent le projet.

Comme il l'avait fait pendant la campagne présidentielle de 2008, avec le site fightthesmears.com («lutte contre la calomnie»), le président américain a lancé un nouveau site http://www.whitehouse.gov/realitycheck/, consacré à défendre sa réforme de la santé.

Le site dénonce notamment des rumeurs affirmant que la réforme encourage ou même exige l'euthanasie pour les personnes âgées.

«Les rumeurs et le recours aux tactiques de la peur n'ont fait qu'augmenter au fur et à mesure que davantage de gens s'engagent dans le débat. Vu les nombreuses affirmations scandaleuses qui circulent, il est temps de s'assurer que chacun connaît les faits concernant la stabilité et la sécurité que va apporter la réforme», a expliqué dans un courriel David Axelrod, le principal conseiller du président américain.

Cette initiative intervient alors que les alliés démocrates de M. Obama dénoncent une campagne de désinformation sur le sujet et les perturbations orchestrées de rencontres entre les parlementaires et la population pour expliquer la réforme.

«Etouffer les opinions contradictoires n'est tout simplement pas américain. Etouffer les faits, c'est ce qui nous a fait échouer dans cette tâche pendant des décennies», écrivent la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le chef de la majorité démocrate de la Chambre Steny Hoyer dans une tribune publiée par le quotidien USA Today.

M. Obama a marqué ses distances par rapport à ces propos lundi depuis Guadalajara, au Mexique, où il était en déplacement. «Nous avons un débat vigoureux aux Etats-Unis et je crois que c'est quelque chose de sain», a-t-il dit.

«Je pense qu'à l'automne, quand les gens regarderont vraiment la législation qui est proposée, des arguments plus sensés et raisonnables feront leur apparition, et nous ferons voter cette loi», a-t-il dit.

La veille, le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, avait accusé les démocrates de chercher à «diaboliser les citoyens qui sont énergiques sur le sujet».