Barack Obama donne une tonalité nouvelle aux relations américano-mexicaines, sans pour autant réussir à avancer sur la question de la lutte contre le trafic de drogues, lors du sommet de l'ALENÀ (Association nord-américaine de libre-échange, réunissant États-Unis, Mexique et Canada), qui se tient dimanche et lundi à Guadalajara, dans le centre-ouest du Mexique.

Le président américain a rencontré dimanche en fin d'après-midi son homologue mexicain Felipe Calderon pendant 45 minutes, qualifiées de cordiales. Mais ils n'ont pas réussi à s'entendre sur la cadence de l'aide américaine, mise en place pour combattre les violents cartels de la drogue, ni sur l'interdiction des camions mexicains au nord de la frontière entre les deux pays voisins.

Ce cinquième sommet des «Trois Amis» («Three Amigos»), ainsi qu'il est couramment surnommé s'est poursuivi dimanche soir avec un dîner informel entre les deux hommes et le premier ministre canadien Stephen Harper. Tous les trois tiendront une conférence de presse conjointe lundi midi.

Barack Obama a rappelé à Felipe Calderon que le respect des droits de l'Homme était prioritaire pour lui, ajoutant que le département d'État américain préparait actuellement un rapport, reconnaissant les efforts effectués par Mexico pour prévenir les abus, selon un membre anonyme de l'administration Obama.

Lundi, les trois hommes parleront officiellement de l'épidémie mondiale de grippe A(H1N1), partie du Mexique, ainsi que de la sécurité à la frontière américano-mexicaine, de la crise économique, des changements climatiques et du coup d'État au Honduras. Mexico veut aussi demander officiellement au Canada de faciliter l'obtention des visas pour les ressortissants mexicains qui souhaitent s'y rendre.

À l'extérieur du centre où se réunissent les trois hommes, environ 400 personnes défilaient dimanche, pour protester contre les effets négatifs du libre échange et les inégalités touchant les Mexicains travaillant aux États-Unis, alors que les rues de Guadalajara étaient placées sous haute surveillance.

Plusieurs groupes de manifestants mexicains, américains et canadiens ont annoncé qu'ils tiendraient, de leur côté, un sommet alternatif, pour discuter des «15 ans d'échecs économiques de l'ALENA», créée en 1994: mise à l'écart des petits fermiers mexicains, stimulation de l'immigration vers les États-Unis et délocalisation des emplois américains.

Les protestataires réclament aussi aux États-Unis de réformer leur politique d'immigration et de régler aux mexicains, qui ont travaillé pendant la Seconde Guerre mondiale, leurs dus. Ils veulent également que les retraités mexicains, qui ont travaillé aux États-Unis, reçoivent une pension américaine.