Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri, les deux principaux dirigeants d'Al-Qaïda, seront un jour déférés à la justice, a assuré jeudi John Brennan, principal conseiller du président américain pour la lutte antiterroriste.

«Oussama ben Laden et Zawahiri sont deux individus qui seront présentés un jour à la justice, espérons plutôt tôt que tard», a déclaré M. Brennan lors d'une intervention devant le Center for Strategic and International Studies, un centre de réflexion de Washington.

«Ne vous y trompez pas, nous continuerons à poursuivre cet objectif», a lancé M. Brennan, qui présentait la stratégie de l'administration Obama pour lutter contre le terrorisme.

Le conseiller présidentiel a estimé que près de huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, Al-Qaïda avait «démontré sa capacité d'adaptation et de résistance et reste la menace terroriste la plus grave à laquelle nous soyons confrontés».

«Sa volonté de mener des attentats aux Etats-Unis et contre les intérêts américains dans le monde entier -- à l'aide d'armes de destruction massive si possible -- n'est pas entamée et un nouvel attentat sur le territoire des Etats-Unis reste la priorité numéro un pour la direction d'Al-Qaïda», a-t-il déclaré.

Il a toutefois estimé qu'Al-Qaïda était soumis à «une pression considérable». Le mouvement «a été gravement atteint et forcé à remplacer plusieurs de ses dirigeants par des individus moins compétents et moins expérimentés».

M. Brennan a relevé qu'il y a tout juste huit ans, le 6 août 2001, l'administration du président George W. Bush avait ignoré un avertissement des services de renseignement selon lequel Oussama ben Laden préparait un attentat sur le sol américain.

La présente administration se tient sur ses gardes, a-t-il assuré.

«Le président Obama ne se fait aucune illusion quant à l'imminence et à la gravité de cette menace», a déclaré M. Brennan. M. Obama «a à plusieurs reprises fermement contredit ceux qui affirmaient que la menace était passée», a-t-il rapporté.

M. Brennan a confié avoir soumis au président plusieurs possibilités d'opérations à l'encontre d'Al-Qaïda.

«Non seulement il a approuvé ces opérations, mais il nous a aussi encouragés à être encore plus agressifs», a-t-il rapporté.

Le conseiller a cependant rejeté le concept de «guerre mondiale contre le terrorisme» suivie par l'administration Bush, expliquant qu'elle avait tendu à faire le jeu des terroristes.

«Cela accrédite l'idée selon laquelle les Etats-Unis seraient en guerre contre le reste du monde», a-t-il dit.

Il a plaidé pour une approche plus globale en direction du monde musulman, destinée à s'attaquer aux racines du terrorisme par l'aide au développement.

«Nous pouvons éliminer tous les terroristes, des chefs jusqu'à la piétaille. Mais si nous ne nous attaquons pas au terrain politique, économique et social qui fait le lit de l'extrémisme, il y aura toujours une nouvelle recrue qui se présente, un nouvel attentat qui se prépare», a-t-il averti.

M. Brennan a assuré que l'administration faisait son possible pour fermer la prison de Guantanamo en janvier 2010, conformément à l'ordre donné par M. Obama, mais laissé planer un doute sur le calendrier compte tenu des difficultés juridiques du dossier.

«Est-ce que cela se fera avec une ou deux semaines d'avance, à la date fixée ou bien n'importe quand, il y a plusieurs choses que le Congrès peut faciliter ou bien compliquer», a observé le conseiller.