L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a exhorté lundi les pays arabes à faire des gestes positifs vers Israël pour créer un «environnement» propice à des négociations de paix générales avec l'État hébreu.

L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a exhorté lundi les pays arabes à faire des gestes positifs vers Israël pour créer un «environnement» propice à des négociations de paix générales avec l'État hébreu.

«En disant «générales», je veux parler de paix entre Israël et les Palestiniens, Israël et la Syrie, Israël et le Liban, et la normalisation totale des relations entre Israël et les pays de la région», a-t-il déclaré aux journalistes après avoir rencontré au Caire le président égyptien Hosni Moubarak, dans le cadre d'une vaste tournée au Proche-Orient.

«Nous ne demandons à personne une normalisation complète à ce stade. Nous reconnaissons qu'elle interviendra plus tard dans ce processus», a-t-il ajouté, précisant les États-Unis souhaitaient des «mesures significatives de certains pays».

L'Égypte et la Jordanie sont les deux seuls pays arabes à avoir signé des traités de paix avec Israël, mais aucun n'a totalement normalisé ses relations diplomatiques avec son voisin. Parmi les autres pays de la région, seul le Qatar a des relations commerciales avec l'État hébreu.

M. Mitchell, qui a rencontré dimanche le président syrien Bachar al-Assad, à Damas, puis le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à Tel-Aviv, a quitté lundi Le Caire pour la Cisjordanie, où il doit s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

Gates en Israël

De son côté, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates est arrivé lundi en Israël dans le cadre des efforts diplomatiques déployés par Washington au Proche-Orient. Il a rencontré son homologue israélien Ehud Barak avant de s'entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour discuter des moyens de débloquer les négociations sur le processus de paix avec les Palestiniens.

Ces discussions interviennent sur fond de désaccords avec l'administration Obama qui exige un gel de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. M. Gates a également évoqué le programme nucléaire controversé de l'Iran, qu'Israël comme les Etats-Unis accusent de vouloir se doter d'un armement atomique, ce que Téhéran dément.

«Le président (Barack Obama) anticipe ou espère certainement une réponse cet automne, peut-être au moment de l'Assemblée générale des Nations unies» qui doit débuter à la mi-septembre, a déclaré M. Gates lors d'une conférence de presse avec M. Barak.

Ce dernier a de son côté redit qu'«Israël demeurait sur sa position de base selon laquelle aucune option ne doit être écartée, en dépit du fait que pour le moment la priorité devrait toujours être accordée à la diplomatie et aux sanctions.»

Cette activité diplomatique doit être complétée par la venue de James Jones, le conseiller à la sécurité nationale du président Obama, en Israël et en Cisjordanie de mardi à jeudi, selon un responsable de la Maison Blanche.

M. Mitchell a effectué dimanche une journée marathon qui l'a mené de Damas, où il a eu des discussions «franches et positives» avec le président syrien Bachar al-Assad, à Tel-Aviv, où il a rencontré M. Barak.

Les États-Unis sont déterminés à parvenir à «une paix globale au Proche-Orient, cela inclut Israël et la Palestine, Israël et la Syrie, Israël et le Liban ainsi que des relations normales avec l'ensemble des pays de la région», a déclaré M. Mitchell peu après son entretien avec M. Barak.

L'administration Obama exige un gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-est. Selon un rapport officiel cité lundi par le quotidien Haaretz, plus de 300 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie.

Israël soutient pour sa part que la construction devrait continuer dans les colonies pour répondre à leur expansion naturelle, et considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale unifiée, tandis que les Palestiniens veulent établir dans la partie orientale la capitale de leur futur Etat.

Le ministre israélien du Commerce, de l'Industrie et de l'Emploi Binyamin Ben Eliezer a assuré à la radio publique israélienne que les États-Unis «commencent à comprendre» que la construction dans les colonies va se poursuivre.